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habiter sur toute la face de la terre, déterminant les temps de la durée des peuples et les limites de leurs demeures, afin qu’ils cherchent Dieu, et qu’ils s’efforcent de le toucher, quoiqu’il ne soit pas loin de chacun de nous ; car en lui nous avons la vie, le mouvement et l’être ; et, comme quelques-uns de vos poètes ont dit, nous sommes les enfants de Dieu même. Puis donc que nous sommes les enfants de Dieu, nous ne devons pas croire que la Divinité soit semblable à l’or, à l’argent ou aux pierres, qui ont pris des figures par l’invention de l’homme ; et Dieu, irrité contre ces temps d’ignorance, annonce maintenant aux hommes que tous fassent partout pénitence, parce qu’il a établi un jour pour juger le monde selon la justice, par celui qu’il a destiné à en être le juge, confirmant la foi de tous en le ressuscitant d’entre les morts. »

On voit donc que saint Paul, en parlant ici aux païens seulement, et non pas aux Juifs, leur annonçait d’abord qu’il fallait croire en un seul Dieu, créateur du monde, et il leur prouvait encore que ce Dieu avait voulu que le genre humain couvrît la surface de la terre ; car, ainsi que Moïse l’a dit : « Quand le Très-Haut divisait les nations, quand il séparait les enfants d’Adam, il marqua les limites des peuples selon le nombre des anges de Dieu : mais les peuples qui croient en Dieu ne sont plus abandonnés au pouvoir des anges, ils sont placés sous la protection immédiate de Dieu ; mais la part du Seigneur fut son peuple, Jacob fut son héritage. » Une autre fois saint Paul, se trouvant à Lystre, en Lycaonie, avec Barnabé, ils procurèrent la guérison, en invoquant le nom de Jésus-Christ, à un boiteux de naissance. La foule, témoin de ce miracle, voulait les porter en triomphe et les adorer comme des dieux, c’est alors que saint Paul leur dit : « Qu’allez-vous faire ? Nous sommes mortels et hommes comme vous, vous exhortant à abandonner ces vaines superstitions pour vous convertir au Dieu vivant qui a fait le ciel, la terre, la mer, et tout ce qu’ils renferment ; qui, dans les siècles passés a laissé toutes les nations entrer dans leurs voies. Et