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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 3.djvu/342

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ture en eût connaissance, et que les enfants qui naîtront croissent pour les raconter à leur postérité, afin qu’ils mettent en Dieu leur espérance, et qu’ils gardent ses commandements. » Et lorsque l’ange annonce à Marie quel sera celui qui naîtra d’elle, il dit : « Il sera grand, et s’appellera le fils du Très-Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; » il fait connaître ainsi que le Christ est en même temps, comme homme et comme Dieu, fils du Très-Haut, et fils de David. Le prophète, instruit de son avénement futur par les lumières du Saint-Esprit, le proclame, en sa qualité de Dieu, roi des vivants et des morts, et nous le montre assis à la droite du Très-Haut.

Siméon, à qui le Saint-Esprit avait promis qu’il ne mourrait point avant d’avoir vu le Messie, le reçut des mains de la sainte Vierge et le prit dans ses bras ; et bénissant le nom du Seigneur, s’écria : « Seigneur, laissez aller maintenant votre serviteur en paix, selon votre parole. Car mes yeux ont vu votre salut ; le salut que vous avez préparé devant la face de tous les peuples, comme la lumière qui éclairera toutes les nations et la gloire de votre peuple d’Israël. » Il proclame donc par ces paroles, que cet enfant qu’il tient dans ses bras, qui est né de la Vierge, est bien le Fils, Christ de Dieu, la lumière du monde, la gloire d’Israël, l’espérance et la consolation de ceux qui l’attendent dans les ombres de la mort. Car déjà, par sa présence sur la terre, il enlevait les dépouilles des hommes, c’est-à-dire qu’il dissipait leur ignorance, leur apportait le salut, et déjà faisait la séparation de ceux qui ont embrassé son culte ; car, dit Isaïe, « Hâtez-vous de dire son nom, hâtez-vous d’enlever les dépouilles et de les distribuer. » Il annonce ainsi quelles doivent être les œuvres du Christ. C’était donc ce Christ que Siméon prenait dans ses bras en louant le Très-Haut ; ce Christ, adoré par les bergers qui s’en retournaient en glorifiant Dieu ; ce Christ que saint Jean-Baptiste, étant encore dans le ventre de sa mère, saluait de joie, bien qu’il fût encore dans le sein de Marie ; ce Christ que les mages adorèrent en lui offrant des présents, qui mirent à ses pieds leur couronne, et