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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 3.djvu/343

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s’en retournèrent ensuite par un autre chemin, sans passer par l’Assyrie, afin que cette prophétie d’Isaïe fût accomplie, quand il dit : « Avant que l’enfant puisse nommer son père et sa mère, la puissance de Damas sera détruite, et les dépouilles de Samarie seront portées en triomphe devant Assur. » Le sens de cette prophétie est que le Christ attaquait déjà, quoique d’une manière occulte, la puissance de l’enfer, Amalech ; car le Christ, encore enfant, apportait le salut aux enfants d’Israël, qui furent assez heureux pour naître dans le même temps que lui : tout enfant qu’il était, il appelait au martyre ces enfants des hommes ; car sa naissance à Bethléem fut l’occasion de ce massacre des innocents attesté par l’Écriture.

C’est pourquoi le Seigneur disait à ses disciples, après sa résurrection : « Insensés, dont le cœur est si lent à croire ce que les prophètes ont annoncé, ne fallait-il pas que le Christ souffrît tout cela, et qu’il entrât ainsi dans sa gloire ? » Et il leur dit encore : « Voilà ce que je vous disais, lorsque j’étais encore avec vous, qu’il fallait que tout ce qui a été écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les prophéties et dans les psaumes, fût accompli. Il leur ouvrit alors l’intelligence, afin qu’ils entendissent les Écritures ; et il leur dit : Il fallait, selon qu’il est écrit, que le Christ souffrît et qu’il ressuscitât d’entre les morts le troisième jour, et qu’on prêchât en son nom la pénitence et la rémission des péchés à toutes les nations. » Or, le Christ qui parle ainsi est bien celui qui est né de la vierge Marie. « Il fallait, leur dit-il encore, que le Christ souffrît beaucoup, et qu’il fût rejeté par les sénateurs, et par les princes des prêtres, et par les scribes, et qu’il fût mis à mort, et qu’il ressuscitât après trois jours. » Il est donc certain que l’Évangile parle toujours du même Fils de l’homme, de celui qui est né de Marie et qui a souffert ; ce n’est donc point le Christ des gnostiques qui abandonne Jésus avant la passion ; mais ce Jésus-Christ, qui est né de Marie, est le même que les évangélistes reconnaissent pour être le fils de Dieu, le même qui a souffert et qui est ressuscité. Ce qui est encore attesté par saint Jean, le disciple du Seigneur, quand il dit : « Mais ces