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d’Adam. » L’ancienne loi, donnée par Moïse, a porté témoignage contre le péché, elle a aboli sa domination en découvrant qu’il n’a de puissance que pour le malheur de l’humanité : cette loi n’a fait que manifester l’état funeste de l’homme, en proie au péché et à la mort : comme elle était purement spirituelle, elle a fait connaître le péché, mais elle ne l’a point aboli ; car le péché ne dominait pas l’esprit, mais bien la chair. Il fallait donc que celui qui devait anéantir le péché, et racheter l’homme de la mort, se rendît semblable à l’homme, c’est-à-dire se fît homme, afin d’expulser le péché du sein de l’homme et soustraire celui-ci à l’empire de la mort.

De même que la désobéissance d’un seul homme, de celui qui le premier avait été créé du limon de la terre, a été cause qu’un grand nombre d’hommes ont péché et ont ainsi perdu la vie éternelle, ainsi fallait-il que la justification et le salut d’un grand nombre fût opéré par l’abaissement et la soumission d’un seul homme, de celui qui le premier est né d’une Vierge.

Le Verbe de Dieu a donc été fait chair, suivant cette parole de Moise : « Les œuvres de Dieu sont parfaites. » En effet, s’il ne se fût pas fait chair, et qu’il n’eût eu que les apparences de la chair, l’œuvre de Dieu n’eût pas été parfaite. Mais s’il a paru dans la chair, c’est qu’il était véritablement chair. Il a régénéré en lui la première innocence du genre humain, afin de détruire le péché, de chasser la mort, et de rendre la vie spirituelle à l’humanité. C’est ce qui fait que cette œuvre de Dieu a été parfaite dans tous ses points.


CHAPITRE XIX.


Que Jésus-Christ n’est point un homme né de Joseph ; comme Dieu, il a été engendré par le Père céleste, et comme homme, il est né de la sainte Vierge.


Nous n’hésitons point à dire que ceux qui soutiennent que le Christ, comme homme, a été engendré par Joseph, s’exposent