chrétien l’exemple de suivre le Verbe. Abraham, en effet, n’écoutant que sa foi pour obéir à l’ordre de Dieu, se soumettait sans murmure à sa volonté, et se disposait à lui immoler son fils unique ; afin que cet acte de soumission étant agréable à Dieu, il se décidât à donner en sacrifice son Fils unique pour la rédemption du genre humain.
Abraham fut comblé d’une grande joie, parce qu’étant doué du don de prophétie, il avait vu en esprit la venue du Christ sur la terre, et toutes les circonstances de la passion qu’il devait souffrir pour le salut de tous ceux qui croiraient en lui, tant sous l’ancienne que sous la nouvelle loi. Abraham connaissait ce Seigneur, ce Dieu dont il souhaitait avec tant d’ardeur de voir le jour ; il connaissait aussi son Verbe ; aussi il eut la foi, et c’est pourquoi sa foi lui fut imputée à justice ; car la foi qui monte jusqu’au Très-Haut justifie l’homme. C’est pourquoi Abraham disait : « Je lève ma main vers le Seigneur Dieu, souverain possesseur du ciel et de la terre. » Voilà toutes les autorités que nos adversaires, dans un esprit d’impiété, voudraient renverser à l’occasion d’un seul mot qu’ils n’ont pas même compris.
CHAPITRE VI.
Il est certain que notre Seigneur, en se proclamant à ses disciples le Verbe qui donne la connaissance du Père, et en reprochant aux Juifs leur incrédulité envers le Verbe, a dit ces paroles : « Et nul ne connaît le Fils si ce n’est le Père ; et nul ne connaît le Père si ce n’est le Fils, et celui à qui le Fils aura voulu le révéler. » Saint Mathieu, saint Luc et saint Marc ont rapporté ces paroles de la même manière ; elles ont