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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 3.djvu/432

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CHAPITRE XV.


Dieu s’était contenté d’abord de donner aux hommes les préceptes de la loi naturelle, ou le Décalogue pour règle de conduite ; mais les Hébreux s’étant ensuite livrés à toute sorte d’excès, il fallut, pour réprimer leurs débordements, leur imposer le joug de la loi mosaïque, et plus tard encore, pour amollir la dureté de leurs cœurs, les soumettre à d’autres lois particulières.


Les Hébreux avaient donc pour leur conduite une loi, une discipline, et de plus, les prophéties qui leur annonçaient les choses futures ; mais cette loi n’était autre, dans le principe, que les préceptes du Décalogue, qui sont communs à tous les hommes, et hors de l’observation desquels il n’y a point de salut ; et Dieu n’avait pas exigé d’abord autre chose de son peuple. C’est ce que Moïse dit dans le Deutéronome : « Ce sont là les paroles que le Seigneur a dites à votre assemblée sur la montagne, du milieu du feu et de la nuée et des ténèbres, avec une grande voix, n’ajoutant rien de plus ; et il les écrivit sur deux tables de pierre qu’il me donna. » Telle était la règle que devaient suivre ceux qui voulaient rester fidèles au culte de Dieu.

Mais lorsque les Israélites se furent livrés au culte coupable du veau d’or, qu’ils commencèrent à regretter l’Égypte, préférant l’esclavage à la liberté, il fallut leur imposer une loi plus dure et en rapport avec la dégradation de leurs âmes, sans que pour cela ils cessassent d’être le peuple choisi de Dieu ; c’est ce qu’explique Ézéchiel, quand il dit : « Parce qu’ils n’avaient pas observé mes commandements, qu’ils avaient rejeté mes préceptes, c’est pourquoi je leur ai donné des préceptes qui n’étaient pas bons, et des ordonnances où ils ne trouveront point la vie. » Saint Luc rapporte dans les Actes des Apôtres