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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 3.djvu/438

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taches à lui, car il est ta vie et la longueur de tes jours. » Or, nous voyons que notre Seigneur Jésus-Christ a toujours parlé dans le même sens que le Décalogue, et que sa morale repose sur les mêmes principes. Il faut donc en conclure que son avénement sur la terre, loin d’abolir l’ancienne loi, n’a servi qu’à étendre son application jusqu’à nous, et à donner aux préceptes de cette loi un plus grand développement.

La législation qui fut transmise au peuple juif par Moïse de la part de Dieu était donc relative à son état de servitude et au point de civilisation où il se trouvait ; c’est ce qui est exprimé par Moïse, quand il dit : « Et en ce temps-là il me commanda de vous enseigner les cérémonies et les ordonnances que vous accomplirez. » Ainsi le nouveau Testament, qui est un testament de liberté, a dû abolir ce qui, dans l’ancien, était relatif à l’état de servitude, et tout ce qui était signe de ralliement ; mais il a donné plus d’extension et plus de développement aux préceptes du Décalogue, qui établissent les règles du droit naturel ; il a donné à l’humanité un enseignement plus approfondi sur la connaissance de Dieu, sur la manière dont il veut être aimé et adoré, et dont il veut que l’on imite son Christ ; sur la morale, qui ne consiste plus seulement à s’abstenir des mauvaises actions, mais encore à en réprimer jusqu’au désir même. Il a donné aussi plus d’extension au précepte relatif à la crainte de Dieu ; car les enfants doivent être pénétrés envers leur père de plus d’amour et de crainte que des esclaves envers leurs maîtres. Voilà pourquoi notre Seigueur a dit : « Or, je vous dis que toute parole oiseuse que les hommes auront proférée, ils en rendront compte au jour du jugement. » Ailleurs encore : « Celui qui aura regardé une femme avec concupiscence a déjà commis le péché d’adultère dans son cœur. » Et dans un autre endroit : « Celui qui se met en colère contre son frère, sans raison, sera puni. » Il montre par là que, parce que l’homme a reconquis sa liberté, il rendra compte non-seulement de ses actions, mais encore de ses pensées. Mais aussi, dans ce nouvel état, l’homme qui vénère, craint et aime son Créateur, acquiert plus de droits aux grâces de Dieu. C’est ce