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plénitude, la longueur, la largeur, la hauteur de toutes choses, où commence et finit leur circonférence ; vérités que l’esprit de l’homme ne peut ni embrasser ni comprendre. Qu’ils sont inépuisables les trésors de la puissance céleste ! Comment le cœur de l’homme pourrait-il embrasser, comment son esprit pourrait-il comprendre celui qui porte la terre dans sa main ? Qui nous donnera la mesure de sa droite, qui peut connaître le doigt de Dieu ? Qui connaîtra sa main, cette main qui mesure l’incommensurable, qui mesure l’infinité des cieux, qui serre entre ses doigts la terre avec ses abîmes ; cette main qui peut contenir la longueur, la largeur, la profondeur, la hauteur de tout ce qui frappe la vue, l’oreille ou l’intelligence, et de tout ce qui est invisible ? C’est pour cela que Dieu « est au-dessus de toutes les principautés, de toutes les puissances, de toutes les vertus, de toutes les dominations, de tout ce qui a reçu un nom ; » au-dessus de tout ce qui a été fait, de tout ce qui a été créé. C’est lui qui remplit les cieux, qui sonde les abîmes, qui habite dans chacun de nous. « Penses-tu que je sois Dieu de près, dit le Seigneur, et que je ne sois plus Dieu de loin ? Si un homme se cache dans les ténèbres, ne le verrai-je pas ? » Sa main saisit tout : c’est elle qui suspend les flambeaux des cieux, qui éclaire les choses qui sont au-dessous du soleil, qui scrute les cœurs et les reins, qui est présent aux lieux les plus secrets et les plus cachés, qui nous nourrit et nous conserve.

Mais si l’homme ne peut comprendre la puissance et la grandeur de la main de Dieu, qui pourrait prétendre à le comprendre et à le connaître lui-même ? L’ont-ils donc vu, l’ont-ils mesuré, ceux qui placent au-dessus de lui un autre Plerum des Æons, un autre Dieu souverain, eux qui n’ont jamais pensé seulement aux choses célestes, plongés qu’ils sont dans l’abîme de leur folie ? Ne disent-ils pas, par exemple, que ce qu’ils appellent le premier Dieu, n’étend son empire que jusqu’aux limites qui le séparent du Plerum, et qu’ensuite l’empire de Demiurgos ne s’étend même pas jusqu’à ce Plerum. Ainsi, la puissance qui doit contenir en elle