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CHAPITRE XIX.


Les choses terrestres peuvent être les types des choses célestes ; mais on ne saurait prétendre, sans folie, que les choses célestes elles-mêmes puissent être les types d’un autre ordre de choses dont nous n’avons nulle idée, ou que le Dieu que nous connaissons soit le type de quelque autre Dieu inconnu.


La cérémonie des offrandes, des oblations et des sacrifices fut donnée au peuple hébreu, comme un type, par Moïse, qui avait reçu sur la montagne les ordres de Dieu, de ce même Dieu dont le nom est maintenant glorifié par son Église dans toutes les nations. Ce Dieu a voulu que les choses terrestres au milieu desquelles nous vivons fussent pour nous comme des types des choses célestes dont il est également le créateur ; car c’était le seul moyen d’établir une comparaison et un rapport entre les unes et les autres. Mais que les choses célestes, invisibles et indicibles pour nous, soient à leur tour les types d’un ordre de choses célestes, qu’elles ne soient que l’image d’un autre Plerum, d’un autre Dieu enfin, ce serait une grande folie de le soutenir, ce serait s’éloigner entièrement de la vérité. Ceux dont l’esprit se prête à de pareilles monstruosités sont forcés d’inventer et d’ajouter des types à des types, des images à des images, sans pouvoir jamais rencontrer le Dieu vrai et unique ; car ils se sont mis au-dessus de Dieu même dans leurs pensées d’orgueil, ne reconnaissant d’autres guides qu’eux-mêmes, et ne pouvant trouver que le doute sans jamais pouvoir trouver ni Dieu, ni la vérité.

Qui pourrait s’empêcher de leur dire, en écoutant leurs folles déclamations : Eh quoi ! vous osez, dans la folie de votre orgueil, élever vos pensées au-dessus de Dieu même ! êtes-vous donc comme celui qui a mesuré les cieux dans le creux de sa main ? dites-nous donc leur mesure, et faites-nous connaître le nombre infini de leurs coudées ; expliquez-nous donc la