Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 3.djvu/487

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vers. Mais ils se contredisent, et ils oublient tout ce que notre Seigneur a fait par la grâce de la rédemption en faveur de ceux qui ont cru en lui, et pour leur salut ; ils méconnaissent aussi tout ce que le Christ a dit sur le sort qui serait réservé à ceux qui auront entendu et connu ses enseignements, et qui ne les auront pas pratiqués, lorsqu’il dit qu’il vaudrait mieux pour eux qu’ils ne fussent pas nés, que le châtiment infligé à Sodome et à Gomorrhe est moins rigoureux que celui qui attend les cités qui auront méprisé l’Évangile qui leur sera prêché par ses apôtres.

Par cela même que le nouveau Testament a augmenté pour l’homme le trésor de la foi, en lui donnant le moyen de devenir participant de Dieu par la grâce de la rédemption ; ainsi le zèle de l’homme pour se rendre agréable à Dieu en doit être devenu plus ardent, d’autant qu’il nous est ordonné de nous abstenir non-seulement des mauvaises actions, mais encore des mauvaises pensées, des discours inutiles et des paroles oiseuses. Et par la même raison, le châtiment sera plus grand pour ceux qui ne croient pas au verbe de Dieu, qui méprisent son avénement, et qui, au lieu d’avancer dans la perfection, rebroussent en arrière dans l’ignorance et le péché ; leur châtiment, dis-je, de temporaire qu’il était, sera éternel. Car tous ceux à qui le Seigneur dira : Retirez-vous de moi, maudits, et allez dans le feu éternel ; tous ceux-là seront damnés. Et tous ceux à qui il dira : Venez les bénis de mon père, jouissez de l’héritage qui vous a été préparé pour l’éternité ; toux ceux-là jouiront de la gloire éternelle. Soit que Dieu parle aux hommes, soit qu’il leur communique ses ordres et ses desseins par le ministère de son Verbe, c’est toujours un seul et même Dieu qui veut le bonheur du genre humain, qui l’opère par des moyens divers, qui donne le salut à ceux qui s’en rendent dignes, c’est-à-dire ceux qui l’aiment et qui obéissent à la voix de son Verbe, chacun suivant les conditions où il se trouve placé ; enfin ce même Dieu qui punit ceux qui le méritent, c’est-à-dire ceux qui l’oublient, qui blasphèment son saint nom, et transgressent sa loi.