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SAINT IRÉNÉE.


CHAPITRE XI.


Ce qu’il faut entendre par les œuvres charnelles et par les œuvres spirituelles ; que la purification spirituelle n’a point d’effet sur la substance qui forme les corps, qu’elle est toute relative à notre conversion à une vie meilleure.


L’apôtre, voulant parer aux objections de mauvaise foi que ne manqueraient pas de faire les hérétiques, explique ce qu’il faut entendre par des œuvres charnelles ; il s’en explique franchement et de manière à ne laisser aucun doute à cet égard, dans l’épître aux Galates, lorsqu’il dit : « Or, il est aisé de connaître les œuvres de la chair, qui sont la fornication, l’impureté, la luxure, l’idolâtrie, les empoisonnements, les discutions, les inimitiés, les jalousies, les animosités, les querelles, les divisions, les hérésies, les envies, les meurtres, les ivrogneries, les débauches et autres crimes semblables ; je vous l’ai déjà dit et je vous le répète encore, ceux qui les commettent ne posséderont point le royaume de Dieu. » Certes, il explique bien ici clairement ce qu’il faut entendre par ces mots, que la chair et le sang ne peuvent posséder le royaume de Dieu. En effet, ceux qui commettent les actions qu’il vient d’énumérer, vivent selon les passions de la chair et ne peuvent ainsi vivre en Dieu. Il explique ensuite ce qu’il faut entendre par les œuvres spirituelles qui vivifient l’homme, en lui communiquant l’Esprit saint, il les énumère, comme il suit : « Mais les fruits de l’esprit sont la charité, la joie, la paix, la patience, l’humilité, la bonté, la longanimité, la douceur, la foi, la modestie, la tempérance, la chasteté. Il n’y a point de loi contre ceux qui vivent de cette sorte. » Ainsi celui qui va toujours en avançant dans la voie de la perfection en faisant des œuvres de l’esprit, sera sauvé infailliblement par l’influence même de cet esprit avec lequel il est en rapport ; celui, au contraire, qui sera resté en proie aux œuvres charnelles dont nous avons parlé tout à l’heure, ne pouvant se mettre en rap-