Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 3.djvu/607

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
551
SAINT IRÉNÉE.

d’arriver à la perfection ; d’autres admettent le salut de l’âme seule, mais ne veulent pas y faire participer le corps, ainsi que nous l’avons démontré dans le premier livre, où nous avons fait l’exposé de leurs systèmes ; et dans le second, nous avons démontré tous ce que ces systèmes avaient de faux et de chimérique.


CHAPITRE XX.


Qu’il faut écouter avec docilité les pasteurs à qui les apôtres ont remis le gouvernement des Églises, dépositaires de la foi qui est une et invariable. Que l’on doit aussi éviter la société des hérétiques, et s’abstenir d’une curiosité indiscrète à l’égard des mystères de la foi.


Tous les hérésiarques, ainsi que nous l’avons clairement exposé dans le troisième livre, sont de beaucoup postérieurs aux évêques, auxquels les apôtres avaient remis le gouvernement des Églises. Ces hérétiques, qui fermaient volontairement les yeux à la vérité, ont donc été condamnés à s’égarer dans toutes les voies de l’erreur, suivant tantôt un chemin, tantôt un autre ; et c’est justement par cette raison qu’ils n’ont pu produire un corps de doctrine, et que leurs systèmes n’ont laissé que des traces confuses. Il en est tout autrement de ceux qui vivent dans les doctrines de l’Église ; rien ne leur est caché, parce qu’ils marchent éclairés du flambeau de la foi et de la tradition des apôtres. Ainsi ils ont tous une foi qui est la même, qui est ferme et inébranlable ; ils ont une même foi en un seul et même Dieu le père, dans l’incarnation de son Verbe, et dans le Saint-Esprit l’auteur de tous les dons ; ils croient aux mêmes commandements, observent la même discipline, attendent tous le dernier avénement du Christ pour juger le monde, et ils ont une même croyance sur le salut auquel participeront également l’âme et le corps. D’ailleurs, l’enseignement de l’Église est dans tous les lieux uniforme et le même ; partout