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SAINT IRÉNÉE.

Moïse sur la montagne. Ainsi toutes ces choses, qui sont préparées pour le bonheur des justes, sont vraies en réalité, substantiellement, et non pas allégoriquement ; c’est Dieu véritablement qui ressuscite l’homme, et c’est l’homme qui est ressuscité véritablement et réellement ; et il n’y a point ici d’allégorie, comme nous l’avons démontré d’une manière si évidente. Or, comme l’homme sera ressuscité en réalité, il sera aussi, en réalité, préparé à l’immortalité, et grandira en perfection pendant le règne des justes, afin de pouvoir ensuite supporter la gloire du Père. Enfin, quand toutes choses auront été renouvelées, il sera placé dans la cité de Dieu. « Alors celui qui était assis sur le trône, dit : Voilà que je fais toutes choses nouvelles. Et il me dit : Écris, car ces paroles sont très-certaines. Et il me dit encore : C’en est fait. » Voilà la vérité.


CHAPITRE XXXVI.


Résurrection réelle et entière de l’homme. — Le monde sera renouvelé mais non pas anéanti. — Il y aura dans le séjour éternel des demeures différentes suivant le mérite de chacun ; mais tout y sera sous la dépendance de Dieu ; c’est ainsi qu’il sera tout en tout.


L’homme, après sa résurrection, subira un véritable renouvellement, mais il sera renouvelé et perfectionné sans changement dans son identité. Ce n’est donc pas ici la substance ni la condition première de l’être qui disparaît (car celui qui l’a créée l’a solidement établie dans ses éléments constitutifs), ce n’est que la figure de ce monde qui passe, c’est-à-dire qu’il n’y a qu’un renouvellement des formes qui avaient vieilli, parce que l’homme avait vieilli en elles. Voilà pourquoi ce monde a été assujetti dans sa création à des formes purement temporaires ; la prescience de Dieu le voulait ainsi ; c’est ce que nous avons d’ailleurs démontré dans le livre qui précède celui-ci, où nous avons expliqué, autant qu’il était en nous, les causes de la condition passagère des choses d’ici-bas. La figure de ce monde étant