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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 3.djvu/85

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CHAPITRE VIII.


Mauvaise foi des valentiniens qui détournent les Écritures de leur véritable sens.


Nous avons raconté la doctrine des valentiniens toute étrangère à celle des prophètes, du Christ et des apôtres ; nous avons dit comment, dans leur orgueil, ils se glorifient d’une science imaginaire, et affectent de trouver dans l’Écriture ce qui n’y est nulle part ; ils font mille efforts pour donner un grand éclat à ce qui n’est que néant ; habiles à tromper, habiles à rapporter à leurs enseignements les paraboles de notre Seigneur, les textes des prophètes et des apôtres ; habiles à s’en faire une autorité, ensorte cependant que l’ordre, l’expression, la division, toutes les parties intégrales de la vérité se brisent sous leurs mains ; ils transportent, changent, mutilent, controuvent, et font tous leurs efforts pour séduire, par une explication mensongère des divins oracles. Figurez-vous le cadre du portrait d’un roi, habilement orné d’insignes royaux et de riches pierreries : au lieu de la figure qu’il attend, mettez une tête de chien ou une tête de renard, par exemple, faite sans habileté ; dites ensuite : c’est le portrait du roi ressemblant à s’y tromper, tel enfin qu’il est sorti de la main de l’artiste. Pour mieux tromper, ajoutez : n’est-ce point là les pierreries royales avec lesquelles le peintre a orné l’image du roi ? Les idiots, éblouis par les pierreries, pourront s’y tromper, s’ils n’ont point vu le portrait du roi ; ainsi font les disciples de Valentin, qui prétendent rajeunir de vieilles fables, qu’ils enchassent dans des paroles magnifiques, qu’ils ornent d’expressions singulières et de paraboles, s’appliquant à faire servir le langage de Dieu à étayer leurs chimériques systèmes.

Jusqu’à présent nous avons montré combien ils abusent des Écritures, pour expliquer leurs folles opinions relativement à tout ce qu’ils placent en dehors du Plerum. Le Seigneur, dans