Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/175

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hommes aſſez éloquens, pour perſuader aux habitans qu’ils avoient le plus grand intérêt à ſeconder les vues de la mère patrie ; allez éclairés pour diriger les premiers travaux vers de grands réſultats, ſans les faire paſſer par ces minces eſſais, qui éteignent ſubitement une ardeur allumée avec beaucoup de peine. En un clin d’œil, la poix, le goudron, la térébenthine, les vergues, les mâtures, abordèrent dans les ports de la Grande-Bretagne avec tant de profuſion, qu’on fut en état d’en vendre aux pays voiſins.

Le gouvernement fut aveuglé par ce premier eſſor de proſpérité. L’avantage que la modicité du prix donnoit aux munitions navales de ſes colonies, ſur celles qui venoient de la mer Baltique, ſembloit lui promettre une préférence conſtante. Il crut pouvoir ſupprimer les encouragemens. Mais il n’avoit pas fait entrer dans ſes calculs, la différence du fret qui étoit tout en faveur de ſes rivaux. L’interruption totale qui ſurvint dans cette veine de commerce, l’avertit de ſon erreur. Il reprit, en 1719, le ſyſtême des gratifications. Quoique moins fortes quelles ne l’avoient été d’abord, elles ſuffi-