Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/284

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tenſions, vous auroit déſarmés, ſi, vous montrant ſa poitrine nue, il vous eût dit : enfonce le poignard ou laiſſe-moi libre ; & vous égorgez votre frère ; & vous l’égorgez ſans remords parce qu’il eſt votre frère ! Anglois ! quoi de plus ignominieux que la férocité de l’homme, fier de ſa liberté & attentant à la liberté d’autrui. Voulez-vous que nous croyons que le plus grand ennemi de la liberté, c’eſt l’homme libre ? Hélas ! nous n’y ſommes que trop diſposés. Ennemis des rois, vous en avez la morgue. Ennemis de la prérogative royale, vous la portez par-tout. Par-tout vous vous montrez des tyrans. Eh bien, tyrans des nations & de vos colonies, ſi vous êtes les plus forts, c’eſt que le ciel aura fermé l’oreille aux vœux qui s’élèvent de toutes les contrées de la terre.

Puiſque les mers n’ont pas englouti vos fiers ſatellites, dites-moi ce qu’ils deviendront s’il s’élève dans le Nouveau-Monde un homme éloquent qui promette le ſalut éternel à ceux qui périront les armes à la main martyrs de la liberté. Américains ! qu’on voie inceſſamment vos prêtres dans leurs chaires, les mains chargées de cou-