Aller au contenu

Page:Ibn Khaldoun - Histoire des Berbères, trad. Slane, tome 1.djvu/487

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
361
EN-NOWEIRI.

d’un Arabe ! Je leur enverrai une armée telle qu’ils n’en virent jamais dans leur pays ; la tête de la colonne sera chez eux pendant que la queue en sera encore chez moi. Je ne laisserai point de château berbère sans établir à côté un camp de guerriers de la tribu de Caïs ou de la tribu de Temîm. » Il envoya alors à Obeid-Allah une lettre de rappel. Ce chef quitta l’Ifrîkïa dans le mois de Djomada premier de l’an 123 (avril, 741)[1].

Lors de son arrivée en ce pays, dit l’historien, Obeid-Allah avait remplacé Anbeça, gouverneur de l’Espagne, par Ocba-Ibn-el-Haddjadj ; mais, sur la nouvelle de la révolte des Berbères, les [musulmans,] habitants de ce pays, déposèrent Ocba et choisirent pour chef Abd-el-Mélek-Ibn-Catan-el-Fihri.

L’historien ajoute que Hicham-Ibn-Abd-el-Mélek nomma alors Kolthoum, fils d’Eïad, de la tribu de Cocheir, gouverneur de l’Ifrîkïa.

§ XX. — GOUVERNEMENT DE KOLTHOUM-IBN-EÏAD-EL-COCHEIRI[2].

Au mois de Ramadan 123 (juillet-août 741), Kolthoum, fils d’Eïad, arriva en Ifrîkïa. Il venait de recevoir le commandement de douze mille hommes de cavalerie, fournis par les établissements militaires de la Syrie[3], et il avait écrit de tout côté pour qu’on vint prendre part à son expédition. Avec lui se trouvèrent les gouverneurs de l’Égypte, de Barca et de Tripoli. Aussitôt entré dans la province d’Ifrîkïa, il marcha directement sur Ceuta[4] sans entrer à Cairouan, mais il confia le gouvernement de cette

  1. Ibn-Abd-el-Hakem dit qu’Obeid-Allah envoya Habîb-Ibn-Abi-Obeida-el-Fihri contre les pays de Sous et de Soudan, et que ce général en rapporta un butin énorme. Ibn-Khaldoun, qui rapporte le même fait, ajoute qu’en l’an 122, Obeid-Allah fit partir Habîb pour la Sicile. Arrivé à Syracuse, la ville la plus considérable de cette île, Habîb en soumit les habitants à la capitation et ravagea le reste du pays.
  2. El-Cocheiri signifie membre de la tribu de Cocheir. Ibn-Abd-el-Halem dit qu’il appartenait à la tribu de Caïs.
  3. Voyez ci-devant, page 221, note 1.
  4. A la place de Ceuta, il faut probablement lire Sebîba. Ibn-Abd-el-Hakem dit : « Kolthoum passa auprès de Cairouan et entra à Sebîba, ville à une journée de Cairouan, où il resta pendant le mois de Choual. »