Page:J. Raimond - Lettres à ses frères les hommes de couleur.djvu/28

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e ce côté , kl hors de tout reproche. Dans une de mes précédentes , tvès-détaillée , je vous faisois observer qu’il y avoit toute apparence que la présente législature de France ne jugerait pas notre affaire, mais que la prochaine lé ferait. J’en suis plus que convaincu, d’après le dernier décret qui envoyé des commissaires dans, les Colonies. Vous jugerez , qu’avant leur mission remplie et leur retour, il s’écoulera près de huit mois. 11 faut donc à cette époque que nous soyons prêts ici ; et vous n’avez pas de tems à perdre pour les députés que vous aurez ,« envoyer , ou à nommer légalement ; pour faire passer des fonds , pour suivre avec plus de fruit que nous n’avons jamais fait, notre affaire ; pour pouvoir faire faire beaucoup d’ouvrages , et les faire distribuer avec profusion. Ce n’est que par ce moyen que l’on parvient à éclairer les esprits et former l’opinion publique, si essentielle à fixer pour notre cause que nos ennemis ont confondue avec celle des esclaves, j’ai tiré sur plasieurs de vous pour une somme de vingt-cinq mille li vres tournois pour tous les frais seulement qui ont été faits jusqu’à ce jour , et pour lesquels je me suis rendu caution. J’espère que vous ne serez pas assez injusi-es pour nie faire supporter ces frais, et les ajouter encore à tous ceux que j’ai été obligé de faire en mon particulier depuis sept ans , tant pour mes voyages, changemens de domicile , ventes de meubles, rachat d’autres et tout ce qui s 1 ensuit. J’ai doac tiré, pour être .réparti dans toute la Colonie , 5ooo hv. tournois sur Louis Boisrond, autant sur •Labadie., autant sur Bourri aux Cayes , Pour répondre à toutes les calomnies, de MM. Page et Brtiliey 1 ", je fais imprimer toute ma cor ; -spondance avec les réponses de mes c.mimettans et les pièces qu’ils m’ont -envoyées. Avant tout, je demanderai à ces messieurs, qu’ils disent quelle mission ils ont eue de l’assemblée coloniale , et qu’ils mettent comme moi toute leur correspondance au grand jour. - -Pour moi, j’offre de prouver par celte même correspondance, i°. que dans tous mes écrits , privés et publ.es , loin d’avoir . provoqué les citoyens de couleur à pren-. dre les armes contre les colons blancs , comme m’en ont accusé les citoyens Page. et Brulley ; je n’ai cessé au contraire de les exhorter à la paix,, à la patience et à l’obéissance aux décrets nationaux. Qu’en effet, les hommes de couleur ont toutsouf- "fert, et ont teujours su contenir leurressentiment, pour ne pas entraîner la Colonie à sa perte. , 2°. Que les premiers germes des troubles de Saint-Domingue y oat été portés* par une lettre des coions députés à l’assemblée constituante ; lettre écrite de Versailles en août 1789 ; que les premiers troubles n’ont commencé que par les différends qui se sont élevés entre les blancs eux-mêmes, et par k’ur peu de politique et de précautions à l’égard de leurs esclaves ; qu’à cette époque , les citoyens de couleur demandoient avec soumission aux différentes assemblées des paroisses ds participer à la régénération des Français ; qu’ils furent indignement traités pour y avoir prétendu. 3°. Que les colons blancs, et les dif- &ur /’ |*f"--* - ’éagmfo u ÏMi i È t mM *