Page:J. Raimond - Lettres à ses frères les hommes de couleur.djvu/29

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sur Benoit midi aux Cayes de Jacmcl , autant enfin sur les fières Lativoire à Baynet. J’espère que vous vous arrangerez de manière à ce que ces lettres de change soient acquittées ; car si elles ne l’étoicnt pas , Je vous t’avoue avec regret , ce serait perpétuer l’idée que les blancs ont voulu donner ici de notre classe ; et vous Be trouveriez plus ni défenseurs , ni solliciteurs. Je me suis appuyé pour tirer ces traites ,.de votre dernière , qui me dit que vous allez vous assembler pour me faire l’envoi d’une somme pour suivre notre affaire. Au reste . si j’étois assez malheureux pour n’avoir pas votre confiance dans l’emploi de ces fonds , je vous supplie de nouveau de voulsir m’adjoindre quelqu’un ; je vous le demande même en grâce ; et vous ne pouvez vous en dispenser, (a) Il est nécessaire que pour une affaire aussi majeure il J ait ici plusieurs des nôtres, personnes de confiance. Ainsi , ne négligez pas cet avis ; mais je vous préviens qu’il sera on ne peut pas plus nécessaire qu’ils paroissent ici d’une certaine manière ; et qu’ils ayent au moins une- voiture ; car à toutes les courses qu’on a à faire , en ne sauroit y tenir. Indépendamment de cela, il faut qu’ils puissent, sans afficher le luxe de la table, , pouvoir donner à dîner à bien des personnes, soit de celles qui pourront écrire , soit à celles, dont l’opinion peut influer sur le général. Je ne saurais trop (a) Est-ce là le langage d’un homme qui eonnoit le prix de l’or , et qui- veut fane sa bourse , ainsi que le -veulent faire entendre MM. Page et Brulley ?. férthtes assemblées coloniales, depuis 1» révolution , n’®nt cessé de vexer et tyranniser les citoyens de couleur ; que ces mêmes assemblées coloniales se sont toujours opposéîs,par les moyens les plus violens , à l’exécution des décrets nationaux qui accordoientaux citoyens de couleur la joujssance des droits que la nature d’accord avec les loix, leur donaoit ; que les députations des parties du nord et de l’ouest à l’assemblée coloniale, veuloierat lui faire prendre ur. arrêté pour faire égorger tous les citoyens de couleur ; que cette motion violemment appuyée par ces deux députations , n’a été adoucie que par les craintes qu’a fait naître la députation du sud ; de pousser ces hommes à bout, étant en bien plus grand nombrs dans cette partie , que les blancs. 4°. Que les premiers assassinats commis à Saint-Domingue , l’ont été par les blancs sur leurs semblables , et ensuite sur les hommes de couleur ; que le général Blanchelande , d’accord avec l’assemblée coloniale du Cap , faisoit sans cesse les proclamations les plus incendiaires et les plus virulentes contre les citoyens de couleur ; que. Blanchelande et cette même assemblée coloniale se sont opposés à la loi du i5 mai ; qu’ils ont osé faire des menaces de sacrifier, la colonie plutôt que de s’y soumettre. 5°. Que ce n’est que la mauvaise foi , l’orgueil et les vues criminelles d’indépendance des Golons blancs , endettés , ruinés et contre-révolutionnaires ; leur refus d’obéir aux décrets nationaux , en méconnaissant l’autorité nationale exprimée par l’organe des représentai du peuple ; en se permettant enfin de vouloir inter-G ■ "

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