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stème politique, auquel se rattachaient toutes les opérations diplomatiques de ce genre. J’en ai cherché les traces dans les monumens du tems, et j’en ai consigné les développements dans le Mémoire que j’ai lu cette année à l’Académie. Voici tout ce qu’il est possible d’en exposer dans une analyse que je désire rendre très-succincte, pour ne pas abuser de l’attention qui m’est accordée.

Les restes de la puissance des khalifes avaient disparu devant un petit-fils de Tchinggis-Khan. Le campement des généraux tartares dans la Perse, était devenu une principauté presqu’indépendante du grand empire mongol. Ce nouveau royaume confinait aux états du sultan d’Égypte. Le voisinage, la différence des mœurs et des religions, allumèrent bientôt, entre les Mameluks et les Tartares, une rivalité que les chrétiens d’Orient s’attachèrent à aigrir par tous les moyens possibles.

L’empire des Mongols, étendu d’un bout de l’Asie à l’autre, s’était bientôt divisé ; ceux de la Perse eurent besoin d’auxiliaires. Leurs vassaux, les rois de l’Arménie et de la Géorgie, leur en procurèrent, en les obligeant d’accepter l’alliance des Occidentaux. La haine des musulmans, commune aux Tartares et aux chrétiens, les disposa à combiner leurs efforts. On fut d’autant plus disposé à agréer leurs propositions, que les Mongols passaient alors pour avoir une grande propension au christianisme. C’était presque être chrétien, dans ces siècles peu éclairés, que d’être ennemi des musulmans. Enfin les Tar-