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ϹΕΞϹΤΟΝ ΗΡΩΑ, était contemporain de Marc-Aurèle, (Visconti, Iconogr. grecq. tom. I, p. 312).

Malgré la confusion qu’ont jetée les auteurs tant anciens que modernes sur ce qui distingue les deux Sapho, les uns en attribuant à la première ce qui concerne la seconde ; les autres en réunissant sur la même les caractères distinctifs de chacune, tels qu’Ovide[1], Fabricius[2], Hardion[3], Bayle, Barthélemy et d’autres, qui, de ces deux femmes, n’en ont fait qu’une, étant confondu jusqu’aux époques différentes où elles ont vécu ; ce qu’il y a de très-avéré, c’est que l’une était de Mytilêne, et l’autre d’Érésos, ainsi que l’a très-bien prouvé le savant Visconti.

Persuadé comme il l’était, que les Lesbiens n’avaient accordé sur leur monnaie les honneurs de l’effigie qu’à la femme-poète que toute l’antiquité mettait au-dessus de tous les autres poètes lyriques, et averti par Pollux que le portrait de cette femme célèbre devait se trouver sur quelqu’une des monnaies de Mytilène que le tems n’a pas dévorées, le savant archéologue, après avoir consulté tous les catalogues de médailles, et interrogé tous les cabinets, s’est enfin déterminé à voir le portrait de cette femme si justement célèbre sur la médaille en bronze du cabinet de Vienne, qu’Eckhel, conservateur de ce cabinet, avait hésité de lui attribuer, et qui représente d’un côté une tête de femme, les cheveux enveloppés dans la mitra, espèce

  1. Heroïd. XXI.
  2. Bibl. gr. Liv. II, cap. 15, §. 24
  3. Saut de Leucade. Mém. de l’Acad. des Inscr. T. VIII.