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Page:Journal asiatique, série 1, tome 1.djvu/236

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de coiffure particulière aux personnes divinisées, mais sans aucun nom à côté de cette tête ; et au revers, une lyre avec les lettres ΜΥΤΙ, initiales de Mytilène. M. Visconti a pensé devoir aussi attribuer au même personnage historique deux autres médailles de Mytilène, qui représentent une femme assise jouant de la lyre, mais toujours sans le nom de Sapho. Ces deux dernières médailles, qui font partie de la collection du roi, sont celles dont on a déjà parlé à l’occasion des héroïnes Procla et Nausicaa, représentées en buste avec leurs noms et qualités, au revers d’une femme assise jouant de la lyre.

Il est facile de voir que l’on ne peut établir que de simples présomptions sur le véritable portrait de Sapho, d’après de semblables médailles. En effet, cette du cabinet de Vienne, dont Eckhel et Visconti se sont servis, ne porte pas le nom de Sapho, et n’a pour tout signe de reconnaissance qu’une lyre qui convient à Apollon, à Orphée et à tous les poètes en général, aussi bien qu’à Sapho. Quant aux deux autres médailles, sur lesquelles une femme est représentée assise ou debout jouant de la lyre il n’y a pas de raison pour y voir plutôt Sapho, que les héroïnes Procla et Nausicaa, dont les têtes sont au revers[1]. D’ailleurs l’extrême petitesse de la figure ne peut fournir à l’i-

  1. M. Sestini (Letter. Numismatic. tom. VIII, p. 71) dit qu’Eckhel n’était pas très-éloigné de voir, au revers de la médaille de Procla, une Sapho assise jouant de la lyre. Mais l’auteur italien ne partage pas tout fait cette opinion, et m’exprime par il che può easer controverso.