Page:Journal asiatique, série 1, tome 1.djvu/354

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mane, etc., est l’inscription la plus usuelle. Les mani[1], les chostin[2], et les cylindres mobiles y sont en grand nombre. Trois de ces derniers sont mis en mouvement par l’eau et marchent continuellement. Le plus grand de ces cylindres, qui a environ neuf pieds de hauteur et quatre pieds et demi de diamètre, est couvert de peintures et de caractères. Le bâtiment où il est placé est couronné par un dôme de bois et porte des étendards aux quatre angles ; tout autour règne une galerie ouverte, soutenue par des poteaux et sous laquelle il y a environ quarante petits cylindres ; les murs intérieurs sont chargés de peintures grossières. Le grand cylindre est au centre de la salle et entourée d’un châssis garni de rideaux et de tentures de soie de la Chine ; on le fait tourner au moyen d’un cabestan que deux hommes mettent en mouvement. Sur la droite, en entrant, est une bibliothèque qui contient trois rayons, dont chacun est divisé en cinq compartimens, ce qui fait en tout quinze cases ; toutes ces cases sont remplies de bandes de papiers ou feuilles volantes, entassées et réunies en liasses par des pièces de bois et des écharpes de soie. Les bandes de papier sont toutes de la même dimension c’est-à-dire de deux pieds de long sur un pied de large, et couvertes de

  1. Mani, sorte de cylindres mystiques, de différentes grandeurs ; il y en a de portatifs, d’autres sont fixes à demeure. Voyez la figure, pl. III, p. 508 de l’Alphabetum tibetanum de Georgi. N. d. R.
  2. Chostin ou encore tchog-din, sorte d’autel ou de tabernacle, formé de cinq lames d’or. Georgi, Alphab. tibet., p. 248. N. d. R.