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(Août 1822.)

Le ciel tout-puissant n’est plus juste à notre égard, puisqu’il fait tomber sur nous de si grands malheurs ; le ciel tout-puissant n’a plus pitié de nous, puisqu’il laisse le royaume en proie à tant de troubles. L’empereur est comme le terme où doivent s’arrêter tous ces maux ; lui seul peut bannir la tristesse du cœur de ses sujets ; et lorsqu’il ramènera la paix, ils mettront de côté toute haine et toute colère.


Mais si le ciel ne compatit pas à nos maux, ils ne sauraient avoir de terme. Chaque mois voit renaître de nouvelles calamités ; déjà le peuple est incapable de goûter le repos ; déjà son cœur est comme enivré par la tristesse. Qui pourra pacifier ce royaume ? si l’empereur ne gouverne pas lui-même, la perte du peuple est assurée.


Les chevaux de ce char sont retenus par la crinière ; je regarde de tous côtés, mais de quelque part que je me tourne, je ne vois que des dangers.


Votre perversité est à son comble : le plus souvent on vous voit combattre les uns contre les autres ; et si vous avez un moment de tranquillité, vous l’employez à une joie tumultueuse, comme des gens qui boivent ensemble.


L’auguste ciel s’est dépouillé de sa justice à notre