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fois, a étranglé six femmes en dix ans. Les victimes étaient presque toutes des filles publiques et pas jeunes. Après les avoir étranglées, il leur arrachait per vaginam[ws 1]les intestins et les reins. Il abusa de quelques-unes de ses victimes avant de les assassiner ; sur d’autres il ne commit aucun acte sexuel, par suite de l’impuissance qui lui vint plus tard. Il opérait ses atrocités avec tant de précaution que, pendant dix ans, il put rester à l’abri de toute poursuite.


b) Nécrophiles

Au groupe horrible des assassins par volupté les nécrophiles font naturellement suite, car, chez ces derniers, comme chez les premiers, une représentation qui en soi évoque l’horreur et fait frémir l’homme sain ou non dégénéré, est accompagnée de sensations de plaisir, et devient ainsi une impulsion aux actes de nécrophilie.

Les cas de viol de cadavres décrits dans la littérature par les poètes et les romanciers, font l’impression de phénomènes pathologiques ; seulement ils ne sont ni exactement observés ni exactement décrits, si l’on veut toutefois excepter le cas du célèbre sergent Bertrand. (Voir plus loin.)

Dans certains cas, il ne se produit peut-être pas d’autre phénomène qu’un désir effréné qui ne considère pas la mort de l’objet aimé comme un empêchement à la satisfaction sensuelle.

Tel est peut-être le septième des cas rapportés par Moreau.

Un homme de vingt-trois ans a fait une tentative de viol sur Madame X…, âgée de cinquante-trois ans, a tué cette femme qui se défendait, puis en a abusé sexuellement et, l’acte commis, l’a jetée à l’eau. Mais il a repêché le cadavre pour le souiller de nouveau. L’assassin a été guillotiné. On a trouvé à l’autopsie les méninges frontales épaissies et adhérentes à l’écorce cérébrale.

D’autres auteurs français ont cité des exemples de nécrophilie. Deux fois, il était question de moines qui étaient de garde auprès d’une morte ; dans un troisième cas, il est ques-

  1. par le vagin