Page:Krafft-Ebing - Psychopathia Sexualis, Carré, 1895.djvu/30

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ne comprend pas les raisons de certaines modes qui reviennent périodiquement et qui ont pour but de faire mieux ressortir certaines parties plastiques du corps, comme les fesses, sans parler du corsage, etc.

De tout temps et chez tous les peuples, le monde féminin a manifesté de la tendance à se parer et à mettre en évidence ses charmes. Dans le monde des animaux la nature a distingué le mâle par une plus grande beauté. Les hommes, au contraire, désignent les femmes sous le nom de beau sexe. Évidemment cette galanterie est le produit de la sensualité masculine. Tant que les femmes s’attifent uniquement dans le but d’être parées, tant qu’elles ne se rendent pas clairement compte de la cause physiologique de ce désir de plaire, il n’y a rien à redire. Aussitôt qu’elles le font en pleine connaissance de cause, cette tendance dégénère en manie de plaire.

L’homme qui a la manie de s’attifer, se rend ridicule toujours. Chez la femme on est habitué à cette petite faiblesse, on n’y trouve rien de répréhensible tant qu’elle n’est pas l’accessoire d’une tendance pour laquelle les Français ont trouvé le mot de coquetterie.

En fait de psychologie naturelle de l’amour, les femmes sont de beaucoup supérieures aux hommes. Elles doivent cette supériorité soit à l’hérédité, soit à l’éducation, le domaine de l’amour étant leur élément particulier ; mais elles la doivent aussi à leur plus grand degré d’intuition (Mantegazza).

Même quand l’homme est arrivé au faîte de la civilisation, on ne peut pas lui faire un reproche de voir dans la femme avant tout un objet de satisfaction pour son instinct naturel. Mais il lui incombe l’obligation de n’appartenir qu’à la femme de son choix. Dans les États civilisés il en résulte un traité normal et obligatoire, le mariage ; et, comme la femme a besoin de protection et d’aide pour elle et ses enfants, il en résulte un code matrimonial.

En vue de certains phénomènes pathologiques que nous