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Page:Krafft-Ebing - Psychopathia Sexualis, Carré, 1895.djvu/368

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présentes à mon esprit pendant que je m’onanise, scènes dans lesquelles je me représente toujours les jeunes hommes ou les garçons que j’ai rencontrés.

Je sens bien que l’onanisme est toujours un pis-aller bien triste et bien incomplet.

Voici comment je procède dans mon rêve de volupté. – (Je dis tout, car je tiens à écrire la vérité et toute la vérité.) – Je me figure m’être engagé à une obéissance absolue envers un jeune homme qui me plaît au physique. Je m’imagine qu’il vient m’humilier, qu’il exige, par exemple, que je baise ses pieds ou qu’il m’oblige à renifler ses chaussettes trempées de sueur. Quia quod exopto et concupisco mihi non contingit meas crepidas (chaussettes) olfacio casque in os recipio, genitalia mea iis praestringo, quibus factis mox pene erecto voluptate perturbatus semen ejaculo[ws 1].

Dans l’évocation de ces images, je suis allé même jusqu’à me figurer que le jeune homme que je me représentais comme mon maître, m’ordonnait pour m’humilier de manger de ses excréments. Alors, à défaut de la réalisation de la scène imaginée, je mange de mes propres excréments, toutefois en petite quantité seulement, avec un dégoût partiel et un vif battement de cœur ; alors il se produit une violente érection suivie d’éjaculation.

Cependant, je n’arrive à ces scènes malpropres d’une imagination fiévreuse et à leur exécution que lorsque je me suis privé, pendant un laps de temps plus ou moins long, du plaisir de me satisfaire par l’onanisme, dans le voisinage immédiat d’un jeune homme.

Ce dernier procédé est plus conforme à mon naturel, car il me procure un peu plus de jouissance et en quelque sorte un rassérénement physique et intellectuel, bien que je n’aie pas encore pu arriver à mon idéal d’une satisfaction réelle et directe, accordée avec consentement mutuel.

Je crois presque que l’horrible fantaisie dont j’ai parlé n’est que la conséquence de la privation des satisfactions normales, c’est-à-dire des satisfactions qui sont normales pour moi, dans ma nature d’uraniste. Je crois que, par une satisfaction régulière, corps à corps, cette passion poussée jusqu’à la folie se calmerait et renoncerait en tout cas à de pareilles extravagances. Ou, pour être plus précis, c’est l’effet final de mes essais d’abstinence, car c’est seulement après une plus ou moins longue période de privation que j’aboutis à ces images de folie et de volupté.

Je crois même que, dans d’autres circonstances sociales, je

  1. parce que ce que j’espère et désire le plus n’est pas de sentir ses chaussettes, mais de les avaler — je veux dire son sexe ; par quoi mon sexe s’érige aussitôt et, empli de volupté, éjacule