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Page:Krafft-Ebing - Psychopathia Sexualis, Carré, 1895.djvu/558

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un cas rapporté par Tardieu et un autre par Schauenstein (Lehrb., p. 125).

On connaît l’ordre donné par Frédéric le Grand au sujet d’un cavalier qui avait sodomisé une jument : « Ce gaillard est un cochon, il faut le mettre dans un régiment d’infanterie. »

Les rapports des individus féminins avec des animaux se bornent aux relations avec des chiens. Un exemple monstrueux de la dépravation morale dans les grandes villes, est le cas rapporté par Maschka (Handb. III) d’une femme qui, à Paris, en petit comité, contre une entrée payée, se montrait devant des débauchés et se laissait couvrir par un bulldogue dressé à cette fonction !

Les tribunaux jusqu’ici n’ont pas prêté attention à l’état mental des sodomistes et n’en ont guère tenu compte.

Dans plusieurs cas, parvenus à la connaissance de l’auteur, il s’agissait de gens débiles d’esprit.

Le sodomiste de Schauenstein aussi était un aliéné. Le cas de bestialité suivant est évidemment dû à des conditions morbides. Il s’agit d’un épileptique. Le penchant sexuel pour les animaux apparaît ici comme un équivalent de l’instinct génital normal.


Observation 193. – X…, paysan, quarante ans, grec orthodoxe. Le père et la mère étaient de forts buveurs. À partir de l’âge de cinq ans, le malade a eu des accès épileptiques : il tombe par terre et perd conscience ; il reste immobile pendant deux ou trois minutes ; alors il se relève et se met à courir sans savoir où, les yeux grands ouverts. À l’âge de dix-sept ans, réveil de l’instinct génital. Le malade n’a de penchants sexuels ni pour les femmes, ni pour les hommes, mais bien pour les animaux (oiseaux, chevaux, etc.). Il fait le coït avec des poules, des canards, plus tard avec des chevaux, des vaches. Ne s’est jamais masturbé.

Le malade est peintre d’images religieuses, très borné d’esprit. Depuis des années, paranoïa religieuse avec états d’extase. Il a un amour « inexplicable » pour la Sainte Vierge, pour laquelle il donnerait sa vie. Reçu à la clinique, le malade ne présente