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Page:Krafft-Ebing - Psychopathia Sexualis, Carré, 1895.djvu/559

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pas de tares organiques ni de stigmates de dégénérescence anatomique.

Il a eu de tout temps de l’aversion pour les femmes. Ayant essayé une fois le coït avec une femme, il resta impuissant ; en présence des animaux il est toujours puissant. Vis-à-vis des femmes il est toujours pudique. Le coït avec des femmes lui semble presque comme un péché. (Kowalewsky, Jahrb. f. Psychiatrie, VII, fascic. 3.)


Observation 194. – Le 23 septembre 1889, à midi, l’apprenti cordonnier W…, âgé de seize ans, attrapa dans le jardin d’un voisin une oie et fit sur cet animal des actes de bestialité, jusqu’à l’arrivée du voisin. À ses reproches il répondit : « Eh bien ! est-ce que l’oie en est malade ? » et il s’éloigna sur cette réponse. À l’interrogatoire devant le juge, il avoua le fait, mais il s’excusa en alléguant une absence d’esprit temporaire. Depuis une grave maladie qu’il a eue à l’âge de douze ans, il a plusieurs fois par mois des accès accompagnés de chaleurs à la tête ; alors il est très excité sexuellement, ne sait comment se soulager ni ce qu’il fait. C’est dans un de ces accès qu’il a commis l’acte. Il se défendit de la même façon à l’audience publique et prétendit n’avoir appris les species facti[ws 1] que par les assertions du voisin. Le père déclare que W… est originaire d’une famille saine, mais que, depuis qu’il a eu, à l’âge de cinq ans, la scarlatine, il a toujours été maladif et que, à l’âge de douze ans, il a eu une maladie cérébrale avec fièvre. W… avait de bons antécédents ; il avait bien appris à l’école et plus tard avait aidé son père dans les travaux de son métier. Il n’était pas adonné à la masturbation.

L’examen médical n’a amené la constatation d’aucune défectuosité morale ou intellectuelle. L’examen du corps a permis de constater que les parties génitales étaient normales. Pénis relativement très développé, augmentation considérable du réflexe du tendon du genou. Pour le reste, constatations négatives.

Il a été établi que l’amnésie tempore delicti[ws 2] n’a pas existé. On n’a pu constater des accès de troubles mentaux à une époque antérieure, et on n’a rien remarqué pendant la période d’observation qui a duré six semaines. Il n’y avait pas de perversion de la vita sexualis. Le rapport médical admit la possibilité d’états organiques provenant d’une maladie du cerveau (fluxion à la tête) ayant pu exercer une influence sur la perpétration de l’acte

  1. constatations
  2. au moment du délit