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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 1.djvu/360

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Cette opération ne se fait qu’aux marées vives, et remplit plus ou moins la saline, suivant la hauteur de la marée. S’il s’y trouve déjà du sel lorsque l’eau de la mer y est introduite, il se dissout aussitôt ; mais deux ou trois jours suffisent pour renouveler la cristallisation, et l’on recommence la même chose chaque fois qu’on emporte le sel et que l’étang se vide.

En 1722, l’île n’avait pas plus de deux cents habitans, presque tous nègres, ou du moins avec beaucoup moins de mulâtres et de blancs que les autres îles.

San-Iago est la plus grande de toutes les îles du cap Vert. Sa longueur est de vingt lieues. Elle est remplie de montagnes hautes et désertes ; mais toute la partie basse, nommée Campo, où les Portugais formèrent leur premier établissement, est non-seulement très-agréable, mais encore très-fertile et arrosée par un grand nombre de ruisseaux.

L’île de San-Iago, ayant beaucoup d’eau fraîche, ne peut manquer d’excellens pâturages. Ses animaux les plus considérables sont les bœufs et les vaches, qui sont en grand nombre. Les chevaux, les ânes, les mulets, les chèvres et les porcs n’y sont pas en moindre abondance.

Sir Richards Hawkins dit qu’on y trouve des civettes, et qu’il n’a vu nulle part des singes d’une aussi belle proportion. Roberts assure que, de toutes les îles du cap Vert, eelle de San-Iago est la seule qui produise des singes,