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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 1.djvu/77

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l’une de ces îles, une statue équestre couverte d’un manteau, la tête nue, qui tenait de la main gauche la bride du cheval, et qui, de la droite montrait l’occident. On a prétendu que ce signe de la main indiquait l’Amérique. Le commerce d’or et de Nègres qui commençait à s’établir aux îles d’Arguin, fit naître l’idée d’y bâtir un fort, qui fut achevé en 1461. C’est en 1462 qu’un Génois, nommé Antonio de Noli, célèbre navigateur, envoyé par sa république au roi Alphonse, découvrit les îles du cap Vert, ainsi nommées parce qu’elles sont situées à cent lieues du cap à l’occident. Enfin la même année on alla jusqu’à Sierra Leone, qui fut le terme de la navigation portugaise du vivant du prince Henri, comme l’année suivante fut celui de sa vie. Les voyages entrepris sous les auspices de ce prince, qu’on regarde comme l’auteur et le mobile de toutes ces découvertes qu’on a faites depuis à l’est et au sud, s’étendirent depuis le cap Non jusqu’à Sierra Leone, du 22e degré de latitude nord au 8e, l’espace d’environ 600 lieues de côtes.

On commençait à fonder de grandes espérances sur le commerce de Guinée, puisqu’en 1449 il était affermé cinq cents ducats pour l’espace de cinq ans, somme légère en elle-même, mais considérable pour des entreprises dont on n’avait encore recueilli que des travaux et des dangers. En 1471, Jean de Santaren et Pedro de Escovar arrivèrent sous le