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née la liaison qui l’illustra et dont tout fier il se montre, il est allé plus avant dans la voie des aveux : il a tenu à conter lui-même sa bonne fortune, et c’est avec empressement qu’il nous a fait accueil, il y a quelques semaines, quand nous nous sommes rendu à Bellune et que nous sommes allé frapper à la porte de la maison même qu’habite avec sa famille le docteur Pietro Pagello.


Nous tenions à voir de près le héros de l’aventure dont nous avions conté les épisodes, et, après avoir reçu l’assurance que notre visite serait accueillie sans déplaisir, nous nous sommes fait présenter au vénérable octogénaire.

C’est M. le docteur Just Pagello, médecin en chef de l’hôpital civil de Bellune, qui a bien voulu nous servir d’interprète en la circonstance. Notre tâche était particulièrement délicate : nous ne parlions pas l’italien, et le docteur Pietro Pagello avait grande peine à comprendre le français. Heureusement son fils, le docteur Just Pagello, secondé par Mme Just Pagello, qui a été, en la circonstance, d’une amabilité et d’une bonne grâce toutes françaises, nous est venu en aide et nous a tiré d’embarras.


Il fut tout de suite entendu que nous établirions une liste de questions qui seraient transmises par M. Pagello fils à son père dans leur traduction italienne. Le vieillard répondrait dans sa langue, et ses réponses devaient être à leur tour traduites en français à notre intention par M. le docteur Just Pagello.

Après un moment d’attente dans un salon coquettement meublé, M. le docteur Just Pagello vient nous prévenir que son père nous « expecte ». Notre connaissance, si imparfaite qu’elle soit, de la langue latine, un peu oubliée, nous permet de comprendre cette expression qui, de prime abord, nous avait surpris.