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Page:Laisnel de La Salle - Croyances et légendes du centre de la France, Tome 1.djvu/130

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du vieux temps

elle était terminée par un globe de bronze qui représentait le soleil. À ce globe on avait suspendu plusieurs petites boules de même métal, pour désigner d’autres astres, et trois cent soixante-cinq bandelettes teintes en pourpre, qui marquaient les jours de l’année ; enfin, la lune était figurée par un globe moindre que le premier et placé au-dessous. Comme la fête était en l’honneur d’Apollon ou du soleil, on avait voulu représenter par un pareil trophée la prééminence de cet astre sur tous les autres. » — Un usage qui a beaucoup de rapport avec celui que nous venons de citer, existe encore aujourd’hui dans quelques-unes de nos villes de l’Est : — « Nous voyons, chaque année, dit M. Désiré Monnier[1], lors de l’intéressante cérémonie du dimanche des Rameaux, les enfants accourir à l’église, portant avec pompe leur branche de buis ou de tout autre arbre vert, ornée de rubans et chargée de belles pommes. »

À leur retour de la fête, les pèlerins de Sainte-Solange arborent triomphalement à leur chapeau le bouquet consacré ; c’est ainsi que les membres de la théorie pythique que les Delphiens envoyaient, chaque année, dans le mois de thargélion (mai), aux fêtes d’Apollon qui se célébraient en Thessalie, ne manquaient jamais d’en rapporter le rameau purificateur, qui consistait également en une branche de laurier[2].

Notons encore, à l’appui de la précédente assertion, que dans la commune de Neuvy-sur-Baranjon, qui fait partie, ainsi que celle de Sainte-Solange, de l’arrondissement de Bourges, on aurait trouvé en 1861, parmi de nombreuses ruines gallo-romaines, une énorme brique sur laquelle se lit le nom de Belenus[3].

  1. Traditions populaires comparées, p. 166.
  2. Élien, Histor. var., III, 1.
  3. Voy. Noviodunim Biturigum…, par M. H. Boyer. — Paris, Aug. Aubry.