Page:Langlois - Harivansa ou histoire de la famille de Hari, tome 1.djvu/10

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mais bien d'un déluge imaginaire qui arrive à la fin de chaque âge, de même que la saison des pluies arrive à la fin de chaque année. La monarchie indienne, une fois fondée, se divise, dès son origine, en deux branches collatérales distinguées par les noms de race solaire et de race lunaire, dont l'une, s'étendant vers l'est, établit sa capitale à Oude, et l’autre, s’arrêtant à l’ouest, fixe la sienne vis-à-vis d'Allahabad. Cependant, avant ces deux familles royales, une autre dynastie avait existé ; mais je doute que le siège de son empire ait été dans l'Inde même, et le nom de Tchâkchoucha, donné à l’un de ses chefs, semble indiquer qu'elle régnait sur les bords de l'Oxus (Tchakchous).

Sous l’influence de princes nationaux, l’Inde se peuple et s’organise ; des états se forment de tous les côtés, et la civilisation s’étend dans la presqu’île. Les rois ont à lutter contre la nature et contre les barbares des montagnes, contre les inondations du Gange et les invasions des peuples occidentaux. Une puissance, émule de la puissance royale, grandit dans l’intérieur des états, les prêtres commandent et les princes sont exilés. Le second roi de la race solaire manque d’être frustré du trône qui l’attendait : un de ses successeurs, menacé de voir son fils occuper sa place, ne sauve sa couronne que par le schisme, et se jette entre les bras d’un guerrier qui ose se faire prêtre. Plus tard un Brahmane ne se contente pas de l'arme de l'excommunication : il prend lui-même la hache meurtrière, et, terrible exterminateur des Kchatriyas, il dédaigne de régner et donne la terre qu’il a conquise.

Cet événement s’était accompli sur les côtes occidentales de la presqu’île. Peu de temps après, un roi, partant de la ville d'Oude, descendait dans cette même presqu’île, en suivait la côte orientale, et allait jusque dans l’île de Ceylan punir le ravisseur de sa royale épouse.

Le privilège de la suzeraineté ne semble avoir été établi en faveur d’aucune famille princière. La victoire, incertaine et changeante,