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Page:Langlois - Harivansa ou histoire de la famille de Hari, tome 1.djvu/16

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forêts, bâtit des bourgs et des villes, favorisa le commerce, et apprit aux mortels à chercher leur nourriture dans les produits de leurs champs ou de leurs troupeaux ; monarque ferme et bienfaisant, guerrier et législateur. D’un autre côté, si l’on voulait supposer que le Bacchus de Diodore est Swâyambhouva, on pourrait, du règne de ce Manou jusqu’à celui du Manou Vêvaswata, compter les quinze générations mentionnées par Arrien.

Il résulte de ces documents comparés que le berceau de la civilisation indienne doit être cherché vers le nord-ouest de l’Indus, d’où elle descendit dans les plaines du Gange pour y perfectionner un jour ses arts et ses croyances. Mais à quel temps est-il possible de rapporter ces événements ? Les historiens de l’Occident, par ces noms de Bacchus et d’Hercule, désignent une époque ancienne, mais vague et indéterminée ; car ils disent eux-mêmes qu’il n’est ici question ni de l’Hercule thébain, ni de l’Hercule tyrien ou égyptien, mais d’un Hercule d’origine indienne. Quant à Bacchus, malgré l’assertion d’Arrien, qui prétend que Nysa fut fondée par des Grecs, je crois que s’il fallait réellement le chercher vers l’occident, on le trouverait encore plutôt dans l’Égypte que dans la Grèce, où le Bacchus thébain n’a été qu’une pâle copie d’Osiris[1], surtout quand on pense que bien avant qu’il existât, l’Assyrienne Sémiramis s’était déjà laissé tenter par les richesses et par la puissance de l’Inde, où florissait dès lors la civilisation. (Diod. Sic. ii, 16.) Mais toutes ces conjectures ne sauraient nous fournir une date, et la question ne sera bien établie que quand, les généalogies indiennes étant une fois assises sur une base certaine, on pourra remonter de Sandracotus jusqu’à cet Hercule et à ce Bacchus, par une série non contestable de princes auxquels

  1. Je crois qu’il me serait possible de prouver par le Harivansa même que Prithou venait du midi plutôt que de l’ouest. Voyez encore Diodore de Sicile (i, 35), et consultez la xviiie lettre écrite d’Égypte par M. Champollion.