Page:Langlois - Harivansa ou histoire de la famille de Hari, tome 1.djvu/37

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révolution de mille yougas, meurent pour renaître quand leur devoir les rappelle. Ô roi fils de Courou, leur disparition (nirodha) et leur retour ressemblent à ce que nous voyons ici-bas pour le coucher et le lever du soleil. Telle est, dans la suite des âges, l’action de ces dieux qui viennent tour à tour revêtir des corps.

On dit que Casyapa eut de Diti deux fils, Hiranyacasipou et le vaillant Hiranyâkcha, dont les descendants reçurent le nom de Détyas. (De Danou il eut entre autres)[1] Vipratchitti, qui épousa Sinhikâ[2] et dont les courageux enfants ont porté le nom particulier de Sênhikéyas.

Cette race fut innombrable, ô roi : c’est par dix mille, par cent mille qu’on les compte.

Hiranyacasipou eut quatre fils renommés, Anouhrâda, Hrâda, le vaillant Prahrâda[3] et Samhrâda. Hrâda eut pour fils Hrada : Hrada donna le jour à Âyou, à Sivi et à Câla. Prahrâda fut père de Virotchana ; Virotchana, de Bali ; Bali, de cent fils, dont l’aîné était Bâna. Parmi les autres on distingue Dhritarâchtra, Soûrya, Tchandramas[4], Indratâpana, Coumbhanâbha, Gardabhâkcha, Coukchi. Bâna, le plus âgé et le plus vaillant, fut aimé du dieu


    dieux देवगणा : त्रयस्त्रिंशत्. Cependant en lisant l’Oupnék’hat, t. i, p. 207, il semble que ce soit plutôt trente-trois personnes ; savoir, 8 Vasous, 11 Roudras, 12 Âdityas, Indra et Pradjâpati. M. Haughton, savant aussi recommandable par la bonté de son caractère que par l’étendue de ses connaissances, a bien voulu attirer mon attention sur ce passage qui se répète plusieurs fois, et qui offre diverses variantes. Tantôt on y voit l’épithète कामज tantôt celle de छांदस d’autres fois le mot सहस्त्रश. Ce dernier mot renverse l’explication de l’Oupnék’hat. Quant aux épithètes, il me semble qu’elles expriment la naissance successive de ces dieux dans les différents âges, à mesure que la marche du temps les appelle à agir. Ces âges se nomment youga. Les astronomes en ont, dans leurs calculs, exagéré la longueur : je crois bien que quelquefois les poëtes n’entendent par ce mot qu’une révolution annuelle, et non pas une révolution de plusieurs siècles. La durée du monde est partagée en quatre yougas, Crita, Trétâ, Dwâpara et Cali, qui forment douze mille ans (varcha). C’est là un âge des dieux : mille âges des dieux font un jour de Brahmâ. Soixante et onze âges des dieux font un Manwantara ; les Manwantaras sont au nombre de quatorze et constituent un calpa. Voyez lect. viii.

  1. Ces mots sont ajoutés au texte : ce passage est déplacé et semble intercalé ; plus bas il est répété.
  2. Sinhikâ était fille du Détya Hrada, et devint la femme d’un Dânava.
  3. On dit aussi Prahlâda.
  4. C’est-à-dire le soleil et la lune. Ce passage me rappelle que la Théogonie d’Hésiode cite parmi les Titans Hypérion et Phébé.