Page:Langlois - Harivansa ou histoire de la famille de Hari, tome 1.djvu/40

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Vinatâ eut deux fils, Arouna et Garouda, autrement appelé Souparna, roi des oiseaux et terrible dans ses œuvres.

Sourasâ enfanta mille dragons puissants et courageux, ornés de têtes innombrables, et parcourant les plaines de l’air.

Cadrou fut mère de mille serpents, forts et brillants, fiers de leurs têtes nombreuses, et cependant soumis à l’empire de Garouda.

Je dirai les noms des principaux parmi ces dragons et ces serpents[1] : ce sont Sécha, Vâsouki, Takchaca, Êravata, Mahâpadma, Cambala, Aswatara, Êlâpatra, Sankha, Carcotaca, Dhanandjaya, Mahânila, Mahâcarna, Dhritarâchtra, Balâhaca, Couhara, Pouchpadanchtra, Dourmoukha, Soumoukha, Sankhapâla, Capila, Vâmana, Nahoucha, Sankharoman, Mani. Leurs fils et leurs petits-fils ont été détruits par Garouda, servi dans sa colère par les quatorze mille enfants de Crodhavasâ[2], tous armés d’un long bec, et qui ont fait de ces serpents leur sanglante pâture.

Les montagnes[3], et sur la terre et dans les eaux, furent les enfants de Dharâ[4].

Sourabhi produisit les vaches et les buffles ; Irâ, les arbres, les plantes, et les gazons qui couvrent la terre ; Khasâ, les Yakchas et les Râkchasas ; Mouni, les Apsarâs ; Arichtâ, les pieux et brillants Gandharvas[5].

Tels furent les enfants de Casyapa, parmi les êtres soit vivants, soit inanimés : leur race s’est multipliée à l’infini.

Le Manou Swârotchicha[6] avait cessé de régner, quand cette création eut lieu : c’était sous l’empire du Manou Vêvaswata, le sacrifice[7] de Va-

  1. On a supposé que sous le nom de Nâgas, serpents à face humaine, on désignait un peuple sauvage, vivant dans les bois ou peut-être dans les mines : d’autres ont cru que c’était le nom d’une nation qui adorait les serpents. Dans le catalogue des provinces du Bhârata-khanda, on en trouve une nommée Nâga-khanda, laquelle est arrosée par le Sindhou ou Indus.
  2. J’ai ici un peu forcé le sens : tous les manuscrits portent क्रोधवसं : j’ai traduit comme s’il y avait क्रौधवसं.
  3. On croyait que les montagnes, dans l’origine, avaient des ailes et s’élevaient dans les airs. Indra avec sa foudre les leur a coupées. Le texte, au lieu de montagnes, dit les oiseaux nés de la terre et de l’eau.
  4. Le nom de Dharâ n’est pas compris plus haut parmi ceux des femmes de Casyapa. C’est un des noms de la Terre.
  5. Les Apsarâs sont les bayadères célestes, et les Gandharvas, les musiciens de la cour des dieux.
  6. Ce Manou Swârotchicha est le second : Vêvaswata est le septième.
  7. Quand un dieu remplit ses fonctions, on