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procureront à nous-mêmes dans le ciel un surcroît de bonheur. Mais Mârcandéya achèvera de t’instruire sur cet objet. Il est aimé des Pitris[1], il est savant. Aujourd’hui, pour me faire plaisir, il est venu assister au Srâddha. Tu peux l’interroger. » Après m’avoir ainsi parlé, Santanou disparut.


DIX-SEPTIÈME LECTURE.

ORIGINE DES PITRIS.

Bhîchma continua :

Alors je suivis le conseil de mon père, et m’adressant avec respect à Mârcandéya, je lui fis la question que j’avais déjà faite à Santanou. Le saint anachorète me dit :

Mârcandéya dit :

Ô Bhîchma, je vais te donner les détails que tu demandes : écoute avec attention. Par la faveur des Pitris, j’ai obtenu de longs jours : par mon dévouement à leur culte, j’avais déjà dans l’âge précédent acquis une grande gloire dans le monde[2]. Au bout de la révolution de plusieurs milliers d’années, je montai sur le mont Mérou, et je m’y livrai à une austère pénitence. Un jour j’aperçus un char qui venait de la partie septentrionale de la montagne, et qui éclairait tout le ciel de son éclat. Dans ce char, je vis, étendu sur un lit de repos, im personnage éblouissant comme un soleil, et de la grandeur du pouce[3] : en voyant ce char et celui qu’il portait, on aurait dit un feu dans un autre feu. J’inclinai avec respect la tête devant cet être supérieur, dès l’instant qu’il fut près de moi ; je lui offris les présents de l’Argha et de l’eau pour le bain de pieds. Je lui dis : « Que je voudrais vous connaître, seigneur, vous dont l’aspect est si redoutable,

  1. On pourrait traduire aussi : il est attaché au culte des Pitris.
  2. Nous verrons ailleurs Mârcandéya subsister après la destruction du monde. Ce saint est même considéré comme dieu personnifié. Son nom, en sanscrit, est précédé quelquefois du mot srî, qu'on attribue aux personnages divins.
  3. Ceci me fait rappeler que d’un poil de