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Page:Langlois - Rig Véda.djvu/418

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[Lect. I.]
INDE. — POÉSIE LYRIQUE.

pite, la Louange accourt (vers toi). Les Libations ont brillé en ton honneur.

11. Ô Indra, ta grandeur est exaltée par nos hymnes et nos louanges. Fais le bonheur de tes chantres.

12. Les deux coursiers d’Indra, à la belle crinière, brûlent de l’amener à notre opulent sacrifice pour y boire le soma.

13. Ô Indra, vainqueur de tous tes ennemis, tu as écrasé la tête de Namoutchi[1] avec l’écume des ondes.

14. Ô Indra, tu as précipité les Dasyous, qui, en serpentant, escaladaient le ciel, sous leur apparence magique.

15. Tu as donné la mort à cette troupe impie et audacieuse, ô Indra ; et le soma avait doublé ta force.


HYMNE IV.
À Indra, par Gochou et Oukhthya.
(Mètre : Ouchnih.)

1. Chantez Indra, que le monde invoque et célèbre. Honorez par des hymnes le vigoureux Indra.

2. Maître des deux mondes[2], il a, par sa force puissante, soutenu le Ciel et la Terre, les Montagnes (aériennes), les Ondes, le Soleil.

3. Ô Indra, que les hommes glorifient, tu es le roi incomparable ; tu donnes la mort à tes ennemis et tu t’empares de glorieux trophées.

4. Nous célébrons ton ivresse, féconde et forte dans le combat, ô (Dieu) armé de la foudre, (ivresse) qui affermit le monde et fait l’honneur de tes coursiers.

5. Dans le transport de cette ivresse, tu as rendu la lumière des astres aux enfants d’Ayou et de Manou. Tu brilles en souverain sur notre gazon (sacré).

6. Les poëtes, aujourd’hui (comme) autrefois, célèbrent ta force. Triomphe chaque jour des Ondes, épouses du (Nuage) fécond.

7. La Prière (excite) ta force, ta puissance, ta merveilleuse vigueur. Elle aiguise ta foudre indomptable.

8. Ô Indra, le Ciel accroît ton énergie ; la Terre (nourrit) ta force. Les Ondes et les Nuages sont ta parure.

9. Fier de sa large demeure, Vichnou, et Mitra, et Aryaman, te glorifient. La troupe des Marouts te suit avec bonheur.

10. Ô généreux Indra, tu es le plus magnifique des êtres. En toi se trouve toute la création.

11. Ô (Dieu) incomparable, que tous les hommes célèbrent, tu donnes la mort à tes ennemis. Aucun autre qu’Indra n’est capable d’une œuvre aussi grande.

12. Ô Indra, les (mortels) s’aidant de la prière t’appellent avec instance à leur secours. Invoqué par nos prêtres, donne-nous le bonheur.

13. Pour orner notre grande demeure, toutes les formes ont apparu. Honorez Indra, l’époux de Satchî, afin qu’il nous donne les fruits de sa victoire.


HYMNE V.
À Indra, par Irimbithi, enfant de Canwa.
(Mètre : Gâyatrî.)

1. Chantez Indra, roi parmi les mortels. Il est digne de nos éloges, ce héros magnifique qui a des héros pour adversaires.

2. À lui viennent en se jouant les Hymnes et les Offrandes, de même que les vagues vont à l’Océan.

3. Par la louange j’honore ce (dieu) qui brille au milieu des dieux, vainqueur d’un puissant ennemi, et noble par ses bienfaits.

4. Son ivresse est grande et généreuse ; elle donne largement le bonheur, la victoire et la fortune.

5. Les (hommes) en lui présentant leurs offrandes demandent sa protection. (Si) Indra (est) pour eux, ils doivent vaincre.

6. Les mortels par leurs hymnes et leurs sacrifices étendent la domination d’Indra, qui devient leur bienfaiteur.

7. Indra est notre prêtre, notre poëte, l’objet de nos invocations. Indra est grand par ses prouesses.

8. Il mérite nos louanges et notre culte ; il est juste, vrai, incomparable et vainqueur.

9. Les hommes font la grandeur d’Indra par leurs prières, leurs chants et leurs hymnes.

10. C’est lui qui amène la fortune, qui fait la lumière, qui triomphe des ennemis dans les combats.

  1. Voy. pages 75, 173. 276 et 318.
  2. C’est l’épithète embarrassante dwibarhas que j’ai traduite de cette manière. Indra règne dans le ciel et sur la terre. Voy. page 85, col. 2, note 1.