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Page:Langlois - Rig Véda.djvu/419

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[Lect. I.]
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RIG-VÉDA. — SECTION SIXIÈME.

11. Qu’Indra, invoqué par les hommes, exauce nos vœux, et nous fasse heureusement passer, (comme) sur un vaisseau, à travers tous nos ennemis.

12. Ô Indra, comble-nous de tes dons. Conduis-nous par le chemin de l’abondance et du bonheur.


HYMNE VI.
À Indra, par Irimbithi.
(Mètre : Gâyatrî.)

1. Viens, ô Indra. Nous t’offrons cette libation. Bois ce soma. Place-toi sur mon gazon.

2. Attelés par le Sacrifice, que tes deux coursiers, à la belle crinière, t’amènent (ici), ô Indra. Écoute nos prières.

3. Ô Indra, tu aimes le soma ; les prêtres viennent de le verser en ton honneur, et nous, avec notre hymne, nous t’invoquons.

4. Nous avons des libations pour toi. Viens vers nous pour écouter nos louanges. (Dieu) à la belle figure, bois de notre soma.

5. Remplis les deux capacités de ton ventre[1] ; que le (soma) parcoure tous tes membres. Reçois avec ta langue le miel (de la libation).

6. Que le soma, ô (Dieu) bienfaiteur, te soit agréable ! Qu’il ait pour ton corps la douceur du miel ! Qu’il te flatte heureusement le cœur !

7. Ô sage Indra, que ce soma, tel qu’une femme (chérie), te serre et t’enveloppe de toute part.

8. Dans l’ivresse du soma, Indra, le col allongé, le ventre gonflé, le bras tendu, menace de mort ses ennemis.

9. Ô Indra, tu es un maître qui surpasse tout par ta force. Vainqueur de Vritra, triomphe de tes ennemis.

10. Allonge vers nous ce croc (divin)[2] auquel sont attachés les biens que tu présentes à ton serviteur pour prix de ses libations.

11. Ô toi que rendent fort nos hommages et les vaches (du sacrifice), que ce soma te soit agréable. Nous t’invoquons, ô toi qui brises (les montagnes).

12. Tu as pour fils Sringavricha, et pour petit-fils Coundapâyya, qui occupe la pensée (des mortels)[3].

13. Ô Maître de la maison, que la colonne (qui la soutient) soit solide. Sauve ceux qui te présentent le soma. La Libation brise les villes célestes. Indra est l’ami des hommes pieux[4].

14. Indra s’élève au-dessus de tout. Il est digne de notre culte ; il nous amène les vaches (divines), incomparable et triomphant. Tel qu’un cheval chargé de provisions, il se laisse conduire vers nous, amené par le désir de boire le soma.


HYMNE VII.
À Indra, par Irimbithi.
(Mètre : Ouchnih.)

1. Que le mortel implore la faveur des Adityas, (faveur) bienfaisante et toujours nouvelle.

2. Les voies des Adityas ne connaissent point d’ennemis. Ce sont des protecteurs invincibles, qui se plaisent à nous conduire au bonheur.

3. Que Savitri, Bhaga, Varouna, Mitra, Aryaman, étendent sur nous une protection que nous sollicitons.

4. Ô divine Aditi, patronne assurée et chérie, viens avec ces dieux sages, ces protecteurs fidèles.

5. Ces enfants d’Aditi, aux œuvres grandes et irrépréhensibles, connaissent la haine ; c’est pour nous délivrer des Rakchasas.

6. Qu’Aditi, sans cesse occupée de nos intérêts, et agissant avec droiture, protége contre le mal toute la famille et le jour et la nuit.

7. Que la sage Aditi vienne pendant le jour à notre secours. Qu’elle étende sur nous sa bienfaisance, et repousse nos ennemis.

8. Que les Aswins, ces médecins divins, fassent notre bonheur. Qu’ils éloignent de nous le mal, et repoussent nos ennemis.

9. Qu’Agni avec ses Feux fasse notre bonheur. Que le Soleil nous échauffe heureusement. Que le Vent irrépréhensible souffle aussi heureusement, et repousse nos ennemis.

10. Que les Adityas éloignent la maladie, l’ennemi, le méchant, et nous délivrent du mal.

11. Ô Adityas, qui possédez tous les biens, détournez de nous la méchanceté et l’ignorance. Écartez nos ennemis.

  1. Le texte porte : tes deux ventres. Je suppose que l’auteur désigne ainsi le ciel et la terre.
  2. Sans doute cette image se rapporte à l’action du cornac qui, assis sur l’éléphant, présente à la trompe qu’il élève la nourriture placée au bout de son croc.
  3. Le commentaire donne Sringavricha pour un Richi, et Coundapâyya pour un sacrifice (cratou). Je pense que Sringavricha est le nuage (le taureau cornu), qui a pour fils le soma, autrement Coundapâyya (destiné au vase du sacrifice).
  4. Ici est employé le mot mouni.