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[Lect. IV.]
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RIG-VÉDA. — SECTION PREMIÈRE.

vent atteindre la fin. Seul, tu as fait tout ce qui existe.

15. En te voyant, dans ce combat, de ton arme meurtrière frapper Vritra à la face et le terrasser, les Marouts t’adressaient leurs hommages ; tous les dieux t’accompagnaient de leurs louanges enivrantes.


HYMNE VII.

À Indra, par Savya.

(Mètres : Djagatî et Trichtoubh.)

1. (Réunis) dans la maison d’un fidèle serviteur, nous offrons à Indra nos prières et nos hymnes. Avec la même célérité que (le voleur emporte) le trésor de l’homme endormi, que (ce dieu) prenne l’offrande (que nous lui présentons. Qu’il se rappelle que) chez les riches on ne recueille que des hymnes honorables.

2. Ô Indra, tu peux nous donner des chevaux, des vaches, de l’orge[1] ; tu es le maître et le gardien de la richesse. De tout temps tu fus célébré pour ta libéralité ; tu ne sais pas tromper nos désirs, tu te montres l’ami de tes amis. C’est pour cela que nous t’adressons cet hymne.

3. Brillant Indra, tes exploits sont nombreux ; noble époux de Satchî, ton opulence éclate de tout côté. Que la victoire soit à toi ! et donne-nous les richesses que tu auras recueillies. Ne trompe pas les vœux du serviteur qui t’implore.

4. Accueille avec bienveillance ces holocaustes et ces libations. Préviens nos besoins en nous donnant des vaches, des chevaux. Puissions-nous, avec le secours d’Indra charmé de nos libations, vaincre le Dasyou, nous délivrer de nos ennemis, et obtenir l’abondance !

5. Puissions-nous acquérir des richesses, des aliments, de ces biens qui font le bonheur et la gloire des hommes ! Puissions-nous ressentir les effets de cette prudence divine qui multiplie le nombre de nos hommes, de nos vaches, de nos chevaux !

6. Ces boissons enivrantes, (ces holocaustes) qui augmentent ta force, ces libations offertes pour la mort de Vritra, ô maître de la vertu, ont toujours flatté ton âme ; et l’on t’a vu, facilement vainqueur, détourner des milliers de malheurs loin de l’homme qui t’offre le sacrifice et un siège de cousa.

7. Avec ta force victorieuse tu vas de combats en combats, tu détruis successivement les villes (des Asouras). La foudre est ta compagne, et de cette arme meurtrière tu vas, sous un autre ciel, frapper le magicien Namoutchi[2].

8. En faveur d’Atithigwa[3], tu as, avec une vigueur puissante, donné la mort à Carandja et à Parnaya[4]. Ton bras seul a suffi pour briser les cent villes de Vangrida[5], assiégées par Ridjiswân[6].

9. Vingt rois, suivis de soixante, de quatre-vingt-dix-neuf mille[7] soldats, étaient venus attaquer Sousravas[8], qui n’avait d’autre allié que toi : ô noble défenseur, la roue de ton char formidable les a tous écrasés.

10. Non moins heureux que Sousravas, que tu as sauvé par ton secours, ô Indra, Toûrvayâna[9] a obtenu ta protection. Tout jeune qu’il était, grâce à tes bontés, Coutsa[10], Atithigwa[11] et Ayou[12] l’ont reconnu pour leur suzerain[13].

11. Ô Indra, en terminant le sacrifice, nous osons nous vanter de la protection des dieux et de ton heureuse amitié. Puissions-nous plus tard te louer encore, tenant de ta faveur l’avantage d’une famille nombreuse et d’une longue vieillesse !


HYMNE VIII.

À Indra, par Savya.

(Mètres : Djagatî et Trichtoubh.)

1. Au milieu des guerres suscitées par nos fautes, ô Maghavan, ne nous abandonne pas, car ta puissance ne connaît point de rivale ! D’un bruit terrible tu fais résonner les rivières et les ondes. Comment les mondes ne trembleraient-ils pas de crainte ?

2. Adresse ta prière au puissant Sacra, à l’époux de Satchî. Loue et glorifie cet Indra qui t’écoute, et qui, par sa haute puissance, fait l’ornement du ciel et de la terre, (Indra) qui donne la pluie et comble nos désirs.

3. Adresse (à ce dieu, qui est) le ciel immense, une prière dont il soit flatté. Vainqueur, c’est en

  1. Yava ; ce mot est ici pour toute espèce de grains.
  2. Nom d’un Asoura.
  3. Nom d’un saint richi.
  4. Deux noms d’Asouras.
  5. Autre Asoura.
  6. Voy. plus haut, page 33, col. 1 ,note 8.
  7. J’ai mieux aimé ces nombres indéfinis que celui de 60,099. Voy. plus bas, page 78, col. 2, note 5.
  8. Nom d’un prince.
  9. Autre nom d’un prince.
  10. Voy. page 62, col. 2, note 2.
  11. Voy. Nom d’un saint richi.
  12. Ayou est un nom connu ; il y eut plusieurs princes de ce nom. Le plus célèbre fut le fils de Pouroûravas.
  13. Le texte dit Mahâradjâ.