Page:Le dernier des Trencavels 4 Reboul Henri.djvu/109

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téressés à nous abrutir pour nous rendre plus obéissans. Ils ont porté le délire jusqu’à défendre, sous peine de mort, d’écrire les annales de leur règne(9) ; les insensés ne voient pas qu’ils font de leurs domaines une proie facile à dévorer, et qu’ils frayent des routes nouvelles à l’invasion des chrétiens. La lutte n’est plus égale entre les deux peuples ; les chrétiens ont pour eux la rudesse des mœurs et le zèle religieux. À Cordoue les hommes sont amollis par les habitudes serviles et par le manque d’illusions. Entre deux religions qui se font la guerre, le triomphe appartient à celle qui exalte plus puissamment les cœurs des hommes. La foi des chrétiens est entière, celle des Arabes d’Espagne est presque évanouie. Tout état qui doit son existence à une religion nouvelle est sujet à périr quand cette religion s’éteint. Ce mobile pourrait être remplacé par le sentiment des intérêts publics et l’amour de la patrie ; mais des peuples sans vertu n’ont jamais été redoutables à leurs voisins qu’aux