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LE DERNIER

L’eau du Léthé fut ma boisson pendant les deux premiers jours ; le troisième, je bus celle de Mnémosine.

Le quatrième, j’observai un jeune rigoureux, avant de boire la liqueur soporifique. Elle avait une saveur fade et nauséabonde, que rendait plus sensible l’addition d’une petite quantité de miel.

J’endossai sur mes vêtemens, et fixai avec une ceinture de cuir une longue robe blanche surmontée d’un capuchon dont ma tête fut couverte, et où des ouvertures étaient ménagées au-devant des yeux.

Je remontai ensuite avec l’hermite la vallée pendant près d’une demi-heure, en traversant la forêt, dont les sapins vieillis traînaient jusqu’à terre leurs branches chargées de lichens.

Nous dépassâmes le gouffre d’où jaillissent avec fracas les eaux souterraines, et déjà nous entendions à peine le bruit de leurs cascades, quand nous arrivâmes à la caverne. Une muraille récemment construite en barrait l’entrée, et une porte