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LE DERNIER

« Le peuple français s’offrait le premier, voulant imiter les Anglais d’Amérique, se déclarant comme eux souverain, mais voulant conserver un roi, dont l’inexorable destin faisait dès la deuxième année tomber la tête sur un échaffaud ; puis ce peuple se trouvait lancé par ses meneurs impitoyables contre toutes les royautés voisines et touchait au moment de niveler l’Allemagne et l’Italie, quand la discorde des démagogues les conduisit à s’entretuer. Venait ensuite un soldat, qui, s’étant rendu maître du mouvement dirigé contre les rois, se faisait roi lui-même, et, pour montrer sa supériorité sur les anciens, en créait de nouveaux qui demeuraient ses tributaires, semblables à ces petits despotes de l’Asie, à qui le sénat romain permettait de régner sur des esclaves.

« Je voyais ensuite ce colosse royal s’enivrer de sa puissance, à l’exemple d’Alexandre, et s’attaquant aux élémens comme un autre Xercès. Après avoir jeté son immense armée dans une mer de