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l’intelligence dans l’écriture.

De même, pour la comparaison entre l’écriture de 18 (Renan) et 18 bis (un avoué), il avait vu juste la première fois ; et il ne renonce pas à son appréciation première :

Ma première analyse qualitative me paraît encore exacte.

Au point de vue quantitatif aussi je ne puis que persister dans ma première opinion. Comme netteté, comme relief, comme simplicité élégante des formes le 18 me paraît bien supérieur.

Je maintiendrai donc mon jugement sur le rang respectif des deux écritures.

Même une nouvelle raison me porterait à augmenter la distance qui les sépare. En examinant encore le 18 (Renan) une hypothèse sur le nom de l’auteur m’est venue à l’esprit. Je ne l’avais pas encore faite, elle m’est arrivée après que ma conviction était formée, et probablement parce qu’elle était déjà formée, mais elle rend mon erreur plus invraisemblable encore. Le contenu de la lettre m’avait plutôt mal disposé pour son auteur, et j’avais réagi contre cette impression pour constater une supériorité qui me paraissait s’imposer. Maintenant, je comprends mieux le contenu, le ton, etc. Si j’y avais réfléchi, j’aurais probablement eu la même idée à mon premier examen, mais si je ne repoussais pas les suggestions qui m’arrivaient du texte même, je ne cherchais pas à les faire naître, et me rapportais surtout à l’examen graphologique. J’ajouterai que j’avais vu autrefois des reproductions de l’écriture de la personne en question, que non seulement je ne l’avais pas reconnue, mais que je ne la reconnais pas encore très bien en la comparant avec mon souvenir, probablement par ce que c’était une écriture plus jeune que j’avais vue jadis. Les lettres qui restent de la signature me rappellent davantage maintenant la signature que je crois avoir vue il y a assez longtemps, mais je n’ai pas fait de nouvelles recherches pour comparer.

J’ai tenu à reproduire ce long passage ; il est un bon échantillon de la manière minutieuse de M. Paulhan.

Pour les deux autres cas, où cet auteur s’était réellement trompé, il accueille mon erratum avec un peu moins d’intransigeance. L’un de ces cas est relatif à cette comparaison entre M. Bergson et un employé que nous avons déjà signalée plus haut, M. Paulhan avait commis l’erreur si commune de préférer l’employé. Il ne s’est rendu qu’à demi à mes observations.

Au point de vue qualitatif, m’écrit-il, mon opinion est toujours la même. En ce qui concerne la supériorité relative, il se peut bien que l’on trouve le 31 bis (M. Bergson) supérieur. Je n’ai pas mis une grande différence entre les deux — 39 et 35 ; peut-être pourrait-on mettre le 31 à 36 et hausser le 31 bis à 37 ou 38 ? Je ne crois pas à une grande différence au point de vue de la supériorité d’ensemble entre les deux esprits dont les qualités sont très diverses.