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Page:Les Révélations de l’écriture d’après un contrôle scientifique.djvu/146

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les pièges que je leur ai tendus.

Le 31 (l’employé) a quelques formes assez inharmoniques ou peu distinguées ; l’écriture est un peu pâteuse[1] mais le 31 bis (M. Bergson) a l’air artificiel, voulu, recherché — surtout sur la carte, avec dans la lettre une tendance aux finales senestrogyres qui n’est pas très bonne. Il y a des jolies formes de lettres — voir le mot croyez vers la fin de la lettre — de la netteté et de la finesse, et du soin, et par là il l’emporterait sur l’autre, il est plus « distingué », mais s’il l’emporte par l’ensemble, ce n’est pas, je pense, de beaucoup.

C’est avec bien de la peine que M. Paulhan revient sur son premier jugement, qui, du reste, est complètement faux, comme on peut le voir en se reportant à ce que j’ai dit plus haut des personnalités à comparer ici.

Dans un autre cas encore, où il s’agissait de comparer un médecin médiocre à un physiologiste éminent et où M. Paulhan avait commis une erreur dans son premier examen, il a bien voulu admettre qu’il s’est trompé ; mais il le fait avec beaucoup de réserves et de difficultés.

En somme, pour nous résumer, M. Paulhan se comporte vis-à-vis de mes suggestions avec moins de souplesse intelligente que M. Crépieux-Jamin. C’est à peine s’il accepte mieux les suggestions justes que les fausses.

Les deux autres graphologues qui ont subi, sans le savoir, la même épreuve, sont parmi les meilleurs. Tous deux ont montré une grande sagacité dans l’examen de mes écritures. Je ne les nommerai pas ici, parce que tous deux ont mis le pied dans le piège que je leur tendais, et ce serait désobligeant d’imprimer leur nom. Si, malgré mon désir de leur conserver l’anonymat, ils se reconnaissaient, je leur demande pardon pour l’incorrection de mon procédé ; j’ai été incorrect, cela va sans dire, au point de vue strictement mondain. Mais je ne crois pas avoir dépassé mes droits d’expérimentateur, et je les crois assez philosophes pour le comprendre.

L’un de ces deux experts a reçu de moi la suggestion écrite qu’il avait fait erreur pour quatre comparaisons ; en réalité, il s’était trompé dans deux cas seulement ; pour les deux autres cas, il avait vu juste. Je lui demandai par la même lettre quel était le coupable, lui ou la graphologie. J’ajoutai même : maintenant que vous êtes édifié, vous est-il possible

  1. Ces appréciations sont faites sur un autre document graphique que celui que j’ai publié plus haut.