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l’intelligence dans l’écriture.

état pour juger l’intelligence d’une écriture est à peine de 20 ; et encore, l’auteur est loin de les faire figurer dans le diagnostic de chaque écriture : il n’en utilise guère que 7 ou 8 par échantillon, ce qui est vraiment peu, toute critique mise à part. M. Paulhan est encore plus parcimonieux ; sa liste complète reste un peu au-dessous de 20, et pour chaque écriture il se borne à 5 ou 6 signes ; parfois il n’en mentionne pas plus de 4. M. Vié est en excès sur les précédents ; il va jusqu’à 11 ou 12 pour chaque écriture, et sa série complète est de 32. J’ai déjà remarqué qu’il ne s’est pas astreint à suivre l’ordre de son tableau, d’où je conclus qu’il le consulte après coup. M. Humbert est certainement le mieux documenté de tous ; chaque portrait s’accompagne d’une moyenne de 12 à 14 signes, et la collection complète s’élève à 38. J’avoue que je préfère le procédé de M. Humbert, il est plus clair, plus explicite, on voit mieux sur quels arguments il s’appuie. Je suppose que M. Crépieux-Jamin n’a rien à lui envier pour la richesse de la documentation, mais qu’il n’a pas cru nécessaire de noter tous les arguments graphologiques qui font sa conviction ; peut-être a-t-il choisi dans le nombre, retenu l’essentiel et répudié le reste ; peut-être a-t-il moins répudié que sous-entendu. En tout cas, il m’est impossible d’admettre que devant une chose aussi infiniment compliquée que trois lignes de pattes de mouches, son œil si exercé n’ait saisi que cinq ou six manifestations de l’intelligence.

Nous n’avons pas assisté à son travail de sélection et de synthèse, et je le regrette beaucoup. Peut être serait-il extrêmement long à exposer. Mais, pour une fois, on aimerait à voir clair dans l’esprit d’un graphologue de sa puissance.

Je suis un peu étonné qu’on parle des signes comme de phénomènes absolus auxquels se poserait le dilemme d’Hamlet : être ou ne pas être. Il y a une autre alternative : être partiellement. Il faudrait introduire dans tous ces signes des degrés, pour traduire fidèlement la réalité. Ainsi, la clarté de l’écriture est l’objet d’une notation trop sommaire : écriture claire, nous dit-on ; mais que de nuances entre la clarté complète, la clarté moyenne, l’obscurité commençante, et l’indéchiffrabilité définitive ! Ne pourrait-on pas employer des coefficients qui feraient sentir les quantités ? D’autant plus que tout cela doit être important. M. Crépieux-Jamin dit