Aller au contenu

Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1864.djvu/71

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
lxiii

tème nerveux on puisse en changer l’état. C’est de l’homéopathie nerveuse. Mais quand les tissus ont été désorganisés par l’envahissement du tubercule ou du cancer, lorsque l’organisme est devenu la proie de ces deux ennemis de la vie qui, par leurs siéges et leurs aspects différents, donnent naissance à la plupart des maladie mortelles, le Mesmérisme, comme la médecine, est le plus souvent forcé de s’avouer vaincu. Comme la médecine, dans ces circonstances, il ne pourra jamais obtenir qu’une influence passagère, et encore plus apparente que réelle. Quand, par un mensonge bien pardonnable on parvient à rassurer un malade voué à la mort, on est heureux un instant de la transformation qui s’opère en lui. L’économie tout entière semble ranimée par un nouveau souffle de vie ; les joues tout à l’heure pâles et amaigries, s’épanouissent par un afflux du sang qui paraît combler les rides qui sillonnaient le visage ; les yeux, naguères ternes ou brillants d’un éclat morbide, respirent maintenant un bonheur qui leur donne le cachet de la vigueur et de la santé. Ce malheureux qui, un instant auparavant avait à peine la force de se soulever, qui au moindre mouvement était pris de suffocation devient presque alerte ; sa voix qui était éteinte acquiert une ampleur passagère. Triste et éphémère réveil d’une vie qui s’en va et qui s’use peut-être un peu plus vite dans ce feu de paille : car le produit pathologique qui a envahi les organes