Aller au contenu

Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1864.djvu/97

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
lxxxix

pas chancelants de la vieillesse du sage, semble luire l’aurore d’un jour plus pur où il doit connaître ce qu’il a longtemps cherché. Il espère, en s’avançant, qu’une main invisible le guide vers de meilleures destinées. Plusieurs de nos devanciers se sont éteints avant l’âge, consolés par ces nobles sentiments.

Enfin, si j’avais à faire une mercuriale Académique, je vous dirais que la concentration en soi-même, que l’orgueil, antique origine de nos chutes, mais témoin subsistant de notre grandeur, est une maladie assez commune chez les gens d’étude, penchant d’autant plus perfide en ses variétés qu’il est ici quasi légitimé. Les hommes ornés d’un savoir fièrement conquis risquent parfois de perdre par l’isolement la rectitude du jugement, le naturel des idées, de devenir inconséquents et absolus à force de regarder en dedans leurs propres qualités. Dans les réunions Académiques, la communication de contacts fréquents, la surveillance de soi-même, rétablissent l’équilibre. Vous ne trouverez parmi nous que modération, point de froissements malséants d’amour-propre. Cette facilité d’humeur ne doit-elle pas d’ailleurs être le fruit de la maturité ? Cette douce urbanité, on s’attend à la rencontrer chez l’homme instruit, on la retrouve toujours dans l’âme du véritable Académicien.

Monsieur, dans le cours de ma réponse, si j’ai pu émettre quelques avis, c’était le président de l’Acadé-