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Page:Marie Louise Gagneur Les Forcats du mariage 1869.djvu/341

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les forçats du mariage

Il le trouva bourru, morose.

— Qu’as-tu, lui demanda-t-il, le Rubicon est-il franchi ?

— Quel Rubicon ?

— Le Rubicon de la popote.

— Je suis plus que jamais ennemi du mariage, du ménage et de la famille.

— Et cependant, malgré tes théories échevelées, je doute qu’il y ait au monde un monogame de ta force. Avoue que tu aimes toujours ton ingrate.

— C’est possible ; mais je mets les principes au-dessus des sentiments.

— Alors, qu’est-ce qui te donne cet air renfrogné ?

— Je viens de jeter mon perroquet par la fenêtre, et j’ai battu Jocko.

— Qu’ont-ils donc fait les malheureux ?

— Ils m’agacent, l’un, avec son éternelle chanson : J’ai du bon tabac ; l’autre, avec ses grimaces. Je me suis surpris tout à l’heure faisant les mêmes grimaces que Jocko. Et il me regardait d’un air si narquois, si outrecuidant, que j’en étais à me demander s’il n’aurait pas la prétention de refaire à son usage le système de Darwin, de se croire, lui, singe, un homme perfectionné. Pour le ramener à l’humilité, je l’ai mis en pénitence. Tiens, regarde-le, qui me fait des pieds de nez.

En effet, Jocko, juché sur la corniche d’un buffet